Alex, l'autre Young Brother
Alex, le frère ainé d'Angus et de Malcolm, est né le 28 décembre 1938 à Glasgow. A l'instar de George, de Malcolm et d'Angus, Alex semblait conjuguer tous les talents d'un grand musicien.
Compositeur, saxophoniste, il fut le chanteur et bassiste (entre autres) de GRAPEFRUIT, groupe londonien de la fin des années 60 très influencé par les Beatles, et managé par Terry Doran, un ami de John Lennon.
Alex, l'autre frère Young. Moins connu qu'Angus et Malcolm notamment, et que George à un moindre degré, il compte néanmoins une carrière bien remplie, riche et aux multiples facettes, durant laquelle les destins se croisent... Et ses frères ne sont jamais bien loin. Retour sur la vie d'un grand musicien et d'un compositeur émérite.
Son nom de scène est Alex Alexander puis Georges Alexander (rien à voir avec le bassiste des Flamin' Groovies). Alex Young est mort à Glasgow le 4 août 1997. Ce fut le seul des Young qui ne partit pas en Australie avec le reste de la famille en 1963. Avant Grapefruit, Alex joua avec "The Bobby Patrick Six", avec lequel il tourna en Allemagne au milieu des années 60. Alex a également participé à l'aventure de deux autres groupes : "Johnny And The Copycats" et "My Dear Watson", photo ci-dessous.
Grapefruit fut actif de 1967 à 1969, avec deux albums à son actif : "Around Grapefruit" (1968) et "Deep Water" (1969), album qui marque une orientation vers le blues et le boogie rock. Le nom du groupe est le fruit :) de l'imagination de John Lennon himself. Vous pouvez découvrir des extraits des morceaux de Grapefruit ici. Le groupe, outre Alex, est composé de Bobby Ware et de 3 anciens membres de "Tony Rivers and the Castaways", John Perry, Geoff Swettenham Pete Swettenham.
A noter, et ce n'est pas rien, que John Lennon & Paul McCartney ont co-produit "Lullabye for a Lazy Day", une chanson de Grapefruit composée par Alex et initialement baptisée "Circus Sgt. Pepper".
Signé sur Apple Publishing, Grapefruit est musicalement très proche des Beatles au point que longtemps beaucoup virent en "Lullabye for a Lazy Day" un inédit des Fab Four... Elle fut même copyrightée par erreur par Yoko Ono en 1985, une trace sonore de cette chanson ayant été retrouvée dans les affaires personnelles de John après son assassinat en décembre 80. Enfin, début 69, John Lennon suggéra à Grapefuit d'enregistrer "Two of us", une composition Lennon-MC Cartney, proposition restée sans suite. Cette chanson figurera finalement sur l'album "Let it be".
Le 17 janvier 1968, une conférence de presse à laquelle assistent Brian Jones, Donovan, Ringo Starr, John Lennon, Cilla Black et Paul McCartney est organisée pour promouvoir le single du groupe "Dear Delilah", qui atteint la 21e place des charts en Angleterre en février 68. Paul McCartney réalise le clip du single "Elevator", jamais dévoilé hélas.
John Lennon, Paul McCartney et George Harrison assistent et contribuent aux séances d'enregistrement du groupe, qui ne dispose pas de producteur attitré à l'époque. Grapefruit se sépare fin 69, Alex restant dans le milieu de la musique et s'imposant comme un redoutable musicien de session.
Après le split des Easybeats, Vanda and Young restèrent à Londres, continuant à composer et à enregistrer, en compagnie de Ian Campbell, d'Alex et plus tard d'Alan Waller et de Wally Allen des Pretty Things, et ce sous de très nombreux patronymes : Paintbox, Tramp, Moondance, Grapefruit, Haffy’s Whiskey Sour et Marcus Hook Roll Band (voir ci-après). Ils collaborèrent aussi à deux singles de Peter D. Kelly, qu'Alex produit tandis que Vanda & Young...composent.
Alex participe effectivement aux sessions du projet d'Harry Vanda et de George Young "Marcus Hook Roll Band" (l'album "Tales Of Old Granddaddy" de 1974 sur lequel apparaissent Malcolm et Angus, pour ce qui constituent leurs premiers pas en studio). Alex reformera Grapefruit en 1971 pour un unique single, "Universal Party"/"Sha Sha," sur lequel on retrouve la patte...de George Young et d'Harry Vanda.
Alex Young resta impliqué dans le monde de la musique, on l'entend sur des enregistrements de "Emile Ford's Checkmates", "The Big Six" et du "Tony Sheridan's band" (pas celui qui collabora avec les Beatles). Moins actif musicalement par la suite, il s'installe en Allemagne et travaille pour Albert Productions.
Pour conclure, et revenir à AC/DC, signalons d'une part qu'Alex composa la musique et les textes de "I'm a rebel" d'Accept, initialement destiné à AC/DC dixit Udo... Titre mis en boite par les boys en septembre 1976, aux studios Maschener de Hambourg, alors que le groupe effectue quelques dates en Allemagne en première partie de Rainbow. Si c'est le cas, sans Mark Evans, qui n'en conserve aucun souvenir. Et d'autre part qu'Alex, comme cela fut longtemps dit pourtant, n'est pas le père de Stevie Young (12 novembre 1956) qui remplacera Malcolm sur la tournée US et canadienne de 1988 (pas moins de 110 dates) puis au poste de guitariste rythmique au printemps 2014. Stevie est le fils de Stephen Young, ainé de la fratrie.
Quand je faisais partie du groupe "The Castaways" de Tony Rivers, je trainais avec notre second chanteur, Kenny Roe dans les clubs de Londres, le « Speakeasy», «le Cromwell, ou encore le « Revolution ». J’y ai croisé beaucoup de personnes célèbres, dont David Bowie, Long John Baldry, Jimi Hendrix et Cher.
Une nuit au « Speakeasy », j'ai eu une conversation assez folle avec un gars excentrique de Liverpool qui s’appelait Terry Doran. Il m’a dit qu'il bossait pour Apple Records, dont je n'avais jamais entendu parler, le label débutant juste, et qu'il recherchait des chansons.
Il m’a donné sa carte et m’a dit de l’appeler, ce que j’ai finalement fait quelques mois plus tard. Je me suis rendu dans l'immeuble d’Apple sur Baker Street pour le rencontrer. Le bureau était entièrement blanc, les meubles y compris, et je lui ai joué mes chansons qui n'avaient pas grand intérêt (rires). Nous avons discuté des opportunités susceptibles de s’offrir, évoquant ensemble ce qui pouvait à l’époque manquer sur le marché de la musique...et conscients de l’influence désormais énorme des Beatles dans le business... et l’idée de Grapefruit est venue.
J'ai pensé que Geoff & Pete Swettenham, qui jouaient dans le groupe de Tony Rivers pourraient être intéressés pour jouer respectivement de la batterie et de la guitare. Terry Doran m’a dit qu’il avait dans son carnet d’adresse un gars qui jouait de la basse et qui avait de très grands talents de compositeur. Il m’a fait écouter certaines de ses compos qui m’ont immédiatement plu. J’ai rencontré George Alexander (son nom à l’époque) un peu plus tard et le groupe a démarré.
Oh, c’est peut être un peu exagéré, mais merci !
Oui, bien sûr. Nous avons rencontré George Young et Harry Vanda quand ils vivaient à Londres ....
Au départ, nous nous entendions bien, mais au fil du temps il est devenu clair que notre approche différente de faire de la musique a causé une certaine tension entre nous (probablement ressentie que par moi d’ailleurs...). C’était vraiment un excellent musicien, aussi bien à l’aise au saxophone qu’à la basse, et un grand compositeur. Moi, avec mon visage poli, je pouvais a peine jouer de la guitare. J'avais toujours travaillé comme musicien de studio, contrairement à des grands musiciens capables de se produire en groupe.
Un homme très discret, exemplaire, très attaché à sa femme et à ses enfants.
Non. Lorsque nous nous sommes séparés, nous avions tous besoin de faire une pause, et de moins nous voir. Mais, sans aucun doute, nous aurions de nouveau pu établir des liens avec Alex, comme cela a été le cas avec Geoff et Pete. Mais, malheureusement, Alex s'est installé en Allemagne, ce qui a rendu les choses difficiles.
C’est drôle, mais avec le recul, en raison d’une faible estime de moi et un vrai manque d’assurance, je soupçonne que les Beatles ont plus pris conscience de notre relation amicale que je ne l’ai fait au final ! J'ai pas vraiment réalisé tu vois... Nous étions là quand Paul a joué sa dernière chanson à John (Hey Jude) sur un piano dans un studio d'enregistrement où nous travaillions, nous lui demandant ce qu'il pensait de notre musique et de nos chansons. Nous sommes allés diner avec eux, dans le bâtiment d’Apple avec les 4 Beatles, et leurs épouses respectives tellement belles... Ils nous ont produits et Paul a réalisé la vidéo promotionnelle pour "Elevator", pour ne citer que quelques exemples. Ils nous ont fait vraiment entrer dans leur cercle.
Oui, je pense qu'on peut dire que nous étions vraiment proches.
Oui, c’est incroyable. Ils ont tous cela dans le sang dans cette famille, ce talent dingue.
Oui, j’aime beaucoup. Je ne les ai jamais vu en live en revanche. Le truc de l’écolier me fait toujours rire, c’est génial.
Oui, je me suis calmé. J’ai trouvé une raison de poursuivre ma route, je suis en vie, et je prends du plaisir... avec des trucs légaux ! (rires)
Je collabore à des projets d’albums dans mon studio, j’assure les chœurs, je compose. C’est drôle, je bosse aussi sur la rédaction d’un livre sur les années 60, qui va concerner beaucoup des événements et des personnes que nous venons d’évoquer ensemble. Et enfin un album, à paraitre bientôt, qui brassera un tas de chansons dans l’esprit des sixties, dont une autobiographique dans laquelle je rappelle que je prononce une bonne grossièreté sur « Hey Jude ». Sur la version studio (2'58''), je crie en effet “Fucking Hell”. C'est la preuve que j'étais là, même si Paul et Ringo peuvent eux aussi le confirmer. On l'entend distinctement juste après les "Better Better" et avant les fameux "Na Nan Na"’que je chante avec les Beatles jusqu'à la fin de la chanson.
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