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For Those About To Rock


Alors que l’été 1981 touchait à sa fin, AC/DC avait de bonnes raisons d’être optimiste. Après 8 années passées à évoluer dans une catégorie de groupes de rock mineurs, le quintet australien, mastodonte à la force meurtrière, s’était hissé au rang de groupe phare et incontournable au travers de 2 albums classiques : « Highway to Hell » en 1979 et « Back in Black » en 1980, tous deux produits par Robert John « Mutt » Lange. AC/DC était officiellement devenu l’un des plus grands groupes de rock du monde.

Ils étaient aussi un groupe en proie à de petites crises intérieures mineures. Le groupe, Angus Young (guitare solo), Malcolm Young (guitare rythmique), Brian Johnson (chant), Cliff Williams (basse) et Phil Rudd (batterie), avait passé une bonne partie de l’été à composer et répéter dans une énorme usine désaffectée en France. Le travail consistait à donner naissance au successeur de « Back in Black », à savoir « For those about to Rock (We salute you) ». Mais une fois entré aux Studios EMI-Pathé Marconi basés à Paris, AC/DC se rendit compte qu’il était impossible de capturer le son, celui qui leur était propre !

« Le studio nous avait été hautement recommandé » déclarait Brian Johnson « mais nous ne pouvions obtenir un bon son live. Mutt a finalement dit « Le travail va être trop délicat, nous allons tout rater »

Frustrés de ces sessions improductives et avides de quitter le studio, les Boys se sentirent soulagés lorsqu’ils furent invités à participer en tant que tête d’affiche à la deuxième édition annuelle des Monsters of Rock au Château de Donington en Angleterre. Prévu le 22 Août devant une foule de 65 000 personnes, l’événement prestigieux était considéré comme le Woodstock du Hard Rock.

Mais, alors que le groupe s’apprêtait à enflammer la scène, une anecdote absurde sembla leur démontrer que les ennuis les avaient suivi de la France jusqu’à Donington. Comme Brian Johnson le déclara au journal anglais « Sound » « Le public était comme fou, mais alors que nous allions monter les escaliers nous menant à la scène, des gars de la sécurité ont dit à Malcolm « Hey toi, t’as pas de pass, alors descend ! » Moi, j’ai répondu « Oh là, mais il fait partie du groupe ! », alors les gars de la sécurité m’ont répondu « Toi, tu la boucles ! T’as pas de pass non plus, donc, tu ne montes pas sur scène ». La situation fut éclaircie assez rapidement et le groupe pu monter sur scène. Le concert fut un succès total, et, le statut de superstar d’AC/DC fut confirmé !

De retour en France, AC/DC fut soulagé de constater que Lange avait trouvé une solution à leurs problèmes d’enregistrement : Il avait tout simplement décidé de louer le Studio Mobile One, de le déplacer de Londres à Paris afin d’enregistrer le groupe. Le son était parfait et les sessions purent reprendre à nouveau.

Le groupe n’avait jamais douté que Mutt trouverait une solution appropriée, il ne les avait jamais laissés tomber. Lang avait dans un premier temps été contacté pour le groupe via leur maison de disques afin de les aider dans la quête d’un son plus commercial. Ce fut sous sa houlette qu’AC/DC trouva vraiment son propre son.. le sien !

Comme Angus Young le déclara au magazine Guitar World, « Malcolm contacta Mutt Lange en 1979, lorsque nous composions pour l’album « Highway to Hell », et il lui avait dit en gros « Qu’est-ce que tu penses pouvoir faire pour nous ? » Mutt avait eu alors une réponse magique qui nous convenait parfaitement. Il déclara « Je ne pense pas que vous avez besoin de rester en studio pendant un long moment » Nous avions déjà écrit la majorité des morceaux de l’album et Mutt Lange précisa qu’il nous donnerait un petit coup de main pour affiner le tout et que l’on resterait en studio 5 ou 6 semaines tout au plus ».

Malcolm expliqua « Mutt n’aimait pas vraiment la façon puissante dont nous achevions nos morceaux. Il a aussi fait quelques modifications sur quelques arrangements qui sonnaient très bien et il a été génial en ce qui concerne les parties de chant. C’est pourquoi nous nous sommes dits « Ouah ce mec assure un max ! Il sait ce qu’il fait ! Il sait extraire le meilleur de nous-même ». « Il se rendit compte que nous étions un bon groupe et que nous savions jouer, c’est pourquoi il nous laissa faire tel quel ! » Et Malcolm d’ajouter, Pas mal de musiciens jouant en studio s’emmêlent un peu les pinceaux. Lorsque Mutt s’aperçut comment Angus et moi étions organisés avec nos parties guitare, il apprécia. Une liberté réciproque était présente, c’est pourquoi, nous avons accepté de faire chaque chose qu’il nous demandait de réaliser,tout comme il prenait en considération les avis et les idées que nous pouvions émettre ».

Le groupe pu alors réellement expérimenter SON son tel qu’il le désirait avec « For those about to rock (We salute You) » Bien que l’album contienne quelques joyaux aux riffs mémorables, il n’en demeure pas moins que quelques morceaux sursauts débrouillards collant à merveille au célébre son AC/DC. Le grinçant « Let’s get it up » est sans aucun doute la chanson la plus sexy et la plus amusante que le groupe n’est jamais enregistrée. L’inattendu « Night of the long Knives » laisse présager la musique métal commerciale qui allait dominer le monde musical à la fin des années 1980.

Mais les réelles tueries de For those about to Rock (We salute You) sont indéniablement « Put a finger on you », « COD » et bien sûr le titre phare qui donna son nom à l’album. Titre de l’album inspiré d’une source pour le moins aléatoire. « Nous essayions de trouver un bon titre pour l’album » déclara Angus à la journaliste Sylvie Simmons « J’avais le souvenir d’un roman parlant des gladiateurs romains dont le titre était « For those about to die We salute You » (1). Alors, nous nous sommes dits « Hum.. For those about to rock.. voilà qui sonne mieux! En fait, cette chanson contient tout un tas de significations. Mais quoiqu’il en soit, ça vous donne une sensation de puissance qui monte en vous et je pense que c’est ça le Rock&Roll ! »

Paru dans le monde entier en Novembre 1981 « For those about to Rock (we salute you) » fut le premier album d’AC/DC a être N°1 aux Etats-Unis. Le disque démontra une réelle ambition et une maturité qui en firent un successeur digne du multi-platinium « Back in Black ». Pau après la sortie de l’album, le groupe entama sa première tournée en Amérique du Nord à la fin de l’année 1981 jusqu’au début de 1982. Bien déterminé à faire un « sold-out » partout et rendre leurs concerts mémorables pour chacun des fans, et, y compris pour eux-mêmes, AC/DC embarqua avec eux sur scène une cloche d’une tonne et demi qui résonnait sur le morceau « Hell’s Bells » ouvrant chaque gig et des cannons qui balayaient la foule lors du morceau « For those about to Rock (We salute You »).

Mais leur meilleur effet que les Boys offraient sur scène était ce qu’AC/DC faisait de mieux : à savoir, jouer une musique nerveuse et inspirée dans toute l’histoire du Rock&Roll. Et rien que pour ça, c’est nous qui les saluons !
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