Peut-on espérer vous voir retravailler avec George ?
Angus : Ouais, George fait toujours partie des producteurs potentiels
avec lesquels nous sommes susceptibles de travailler. Quand George a la pêche,
il aime être " dans le bain " et garde un il sur nous.
(en rigolant) : George nous a dit : " Je suis trop vieux maintenant
". (Angus et Malcolm s'esclaffent).
Angus : Ne laisse pas tomber George !
Malcolm : Il vient de produire un jeune trio américain qui a pour
nom " Wild Heart "
Non, non (aidé par Angus), c'est
" Strong Heart ". Il n'est donc pas prêt de raccrocher.
L T B L : Un petit mot quand même sur le nouveau " LIVE ". "
Bonny " correspond à l'intro de " Fling Thing " qu'Angus
a joué en Avril 1991 à Glasgow ?
Malcolm (en riant) : Oui, c'est un traditionnel écossais qu'Angus
a accomodé à sa sauce.
L T B L : L'avez-vous rebaptisé Bonny en mémoire de Bon ?
Malcolm : Ca m'en a tout l'air, n'est-ce-pas ? Ca s'appelait " Fling
Thing " au départ, mais nous l'avons transformé en "
Bonny ", comme si nous lui avions donné un surnom. Ca ressemble
à un hommage à Bon car c'est ce que c'est supposé être
.. Bien sûr.
L T B L : Pourquoi avez-vous sorti 2 formats différents (un simple et
un double) de " LIVE " ?
Angus : C'est la maison de disques qui nous l'a proposé et nous
avons trouvé que l'idée était Bonne. Si un fan n'a pas
assez d'argent pour acheter le double, il peut quand même avoir quelques
chose. De plus, ça nous permet de vendre à un prix assez bas.
Cela n'a rien d'une magouille commerciale. Vous n'êtes pas obligé
d'acheter les deux. Si vous êtes un fan moyen, vous pouvez choisir en
fonction des titres que vous voulez. On vous laisse le choix
L T B L : Dernière question : à quand le prochain LP studio ?
Angus : Je ne sais pas. Je compose sans arrêt
On a déjà
sorti tant d'albums, peut-être trop d'ailleurs ! (rires)
L T B L : C'est pour 1993 ?
Angus : On essaiera de faire aussi vite que possible ! (rires)
Ayant dépassé
le temps qui nous était imparti (il fallait s'y attendre), nous arrivons
néanmoins à leur solliciter un message écrit à l'attention
des lecteurs de " Let There Be Light". Angus dessine, en moins d'une
minute, une caricature de diablotin tout en commentant son uvre : "
Voici un exemple de ce que je faisais aux profs lorsque j'étais encore
à l'école. Je m'asseyais au fond de la classe et je les dessinais
avec de gros yeux. Ensuite ils venaient jeter un coup d'il sur mon chef-d'uvre
".
Puis nous enchaînons sur un sujet leur tenant à cur : Chuck
Berry, Little Richard, Jerry Lee Lewis. Allez parler à Angus de BB King
ou de Chuck Berry, et vous verrez ! Nous profitons également de cette
aubaine pour offrir à l'intéressé un médiator de
BB King qui le comble de joie ! C'est vraiment peu dire
C'est sous une avalanche de fous rires que Stewart remet à chacun d'entre
nous un " dollar AC/DC ". Il fera le coup à tous les journalistes.
Tandis que nous lui demandons, les larmes aux yeux, si cela signifie qu'il nous
offre le billet d'avion-retour, Angus et Malcolm se tordent de rire en hurlant
: " Corruption ! C'est de la corruption ! ".
Il est temps pour Angus et Malcolm de rejoindre la presse espagnole dans la
chambre 211, située deux étages plus bas. Deux pièces réservées
aux interviews, voilà le strict régime auquel les 2 frères
devront se soumettre au cours de ces 4 jours.
Pendant ce temps, l'équipe de télé hollandaise, "
Véronica ", se met en place dans la 411. Inutile pour eux d'agir
avec hâte puisque le programme de la journée vient d'être
un brin décalé en raison de quelques problèmes techniques
avec les Espagnols. Jacqueline LEDENT-VILAIN s'explique : " En bas, c'est
le bordel ! La caméra n'a pas enregistré le son, tout est à
refaire ! ".
Suite à notre audace et à notre désir de nous transformer
en mouches, le feu vert nous est donné pour assister, dans un coin de
la pièce, à l'interview de l'émission " Rinkel De
Kinkel " ! Le journaliste hollandais donne l'impression d'être quelque
peu agité. Il vient, en effet, de se voir acquitter d'une tâche
scabreuse : celle de remplacer au pied levé l'intervieweur prévu
pour l'occasion. AC/DC n'étant pas son sujet de prédilection,
il ne quitte pas son bloc-notes sur lequel il griffonne dates et renseignements
pêchés ici et là ! Situation cocasse.
Cocasse, aussi, la fin de l'interview qui verra Angus et Malcolm dédicacer
une brique pour le " Wall of Fame " (le " mur de la gloire ",
jeu de mots sur " Hall of Fame "). Puis se font les présentations
traditionnelles qui demanderont d'ailleurs plusieurs prises : " Hey, this
is Angus Young et Malcolm Young from AC/DC on RINKEL DE KINKEL
".
L'après-midi, la Scandinavie est à l'honneur car
Suède, Finlande et Danemark se succèdent.
Par ailleurs, Angus et Malcolm retrouvent une équipe espagnole pour le
programme télévisé " El Gran Musical " et une
charmante " intervieweuse ". Nous tâchons de ne pas trop extérioriser
notre joie (immense) lorsque la permission de suivre cette interview nous est
également accordée.
En un clin d'il, l'on note que la plaisanterie et l'humour seront les
mots d'ordre de ces 45 minutes. Dans cette ambiance joviale et plus que détendue,
Angus, imparable, semble bien décidé à titiller la journaliste.
En effet, certaines questions trahissent quelques lacunes chez la jeune espagnole.
Angus, déchaîné, va même jusqu'à rectifier
l'identité d'un album (" Black in Black ", vous connaissez
???) et la prononciation de son prénom (" ANGOUSS " !!??).
Il n'empêche que certains passages parviennent à allier sérieux
et émotion, lorsque les 2 frères rappellent la mémoire
de Bon, ou bien s'indignent de cette malheureuse histoire du " Night Stalker
", assassin américain inspiré (paraît-il) par les paroles
de " NIGHT PROWLER ". Et Malcolm, agacé, de répondre
: " On a écrit que son surnom était dû à une
de nos compositions. Pourtant, on n'a pas de chanson qui s'appelle " Night
Stalker " mais " Night Prowler " !!!!.
L'interview espagnole prend fin, mais Angus s'offre encore le luxe de danser
le
. Flamenco sous les yeux ébahis de la " senorita ".
Et notre écolier, sans retenue, poursuit ses frasques en ôtant
ses chaussures pour imiter des claquettes ( !!!) en les frappant sur la table.
Moment intense, inoubliable !!! Notez, au passage, l'aplomb de la journaliste
: " T'as pas le rythme ! ". Phrase destinée à Angus
lequel s'empresse de rétorquer : " Ben vas-y, fais-le toi ! ".
C'est le jour de la Confédération Helvétique.
Vincent BORCARD, du quotidien " Le Matin " basé à Lausanne,
est l'heureux élu pour couvrir l'événement. La Suisse allemande,
quant à elle, est représentée par le mensuel " Musik
Szene " de Bâle.
L'autre pays limitrophe, l'Italie, a également répondu présent
: " Il Tempo ", " L'Unita " et "La Nazione " (ce
dernier s'associant à " Tutto " pour le même compte-rendu).
Tout ce beau monde peut, à son tour, se délecter de quelques extraits
de la Vidéo " Live At Donington ", le privilège de chaque
journaliste à Dusseldorf étant de découvrir en exclusivité
et en images ce merveilleux Show du 17 Août 1991 !!!
Vers 15 heures, " MCM ", la chaîne cablée française,
s'apprête à accueillir, dans le cadre de son émission "
Dr Heavy and Mr Hard ", Angus et Malcolm dans
la 411
après les dernières mises au point du cameraman
(très consciencieux et très méticuleux, du genre "
pas de crayon ici, pas de feuille là
. "), du journaliste
et du représentant de " Carrere ".
Le désir de " MCM " est d'obtenir, au cours de l'entretien,
un effet spécial : mettre en route la Vidéo Officielle, amputée
du son, afin que l'image se reflète à travers la vitre murale
accrochée derrière le fauteuil des interviewés ! L'équipe
française fait part de ce souhait à Stewart Young et ses acolytes
qui n'y voient aucun inconvénient.
Beaucoup de gaieté et d'entrain, une fois de plus, chez Angus : "
Bonjour, Bonsoir, buenos dias
". Autant de salutations qui le font
sourire.
Puis - et c'est désormais une habitude - il offre une cigarette à
son interlocuteur : " Je ne bois pas, je ne fume pas ", précise
le journaliste français. Angus, inarrêtable et fidèle à
son humour particulier, est soudainement pris d'angoisses métaphysiques
: " Tu es religieux ? ". Il poursuit, plus sérieux : "
Moi non plus je ne bois pas, et pourtant je viens de Glasgow réputée
pour ça ".
Les sujets abordés par " MCM " resteront sensiblement les mêmes
pendant les 4 jours : le Live, la Vidéo, les " Monsters of Rock
"
Voici d'ailleurs l'avis de Malcolm sur les Black Crowes figurant
sur l'affiche '91 de ce Festival : " un des meilleurs groupes aujourd'hui
". Les débats " blues rock'n'rolliens " s'étendent
durant la mi-temps (la caméra nécessitant un changement de cassette)
et même au bout de 45 minutes : John Lee Hooker, Muddy Waters
.
A ce propos, Angus commente : " Chez moi, j'ai toujours une cassette de
Muddy WATERS calée ".
La conversation passionnée du français et des deux écossais
semble vouloir s'éterniser à tel point que Jacqueline LEDENT-VILAIN
les rappelle à l'ordre car, déjà, un autre pays est disposé
à recevoir nos deux gladiateurs. Courage ! Plus qu'une journée
de labeur, celle du lendemain, et ENFIN ils pourront goûter aux délices
du repos !
En ce qui nous concerne, cette interview de " MCM " correspond à
la fin de notre virée allemande. L'heure est donc venue de quitter le
milieu de la promotion, l'hôtel et son personnel sympathique (que demander
de mieux ?), et de rejoindre la douce France ...
Merci à Philippe Lageat, rédacteur en chef du Fanzine Let There Be Light et du magazine ROCK HARD
NOTE DE YOP :
Voici " encore !! " un article tiré de " LET THERE BE
LIGHT' Numero 5 de fevrier 1993 !
Il est défois sympa de faire un petit Flash back de quelques années
en arriére à une époque pas si éloignée que
ça ! Il est marrant de noter la partie de l'interview ou MALCOM ET Angus
parle de la rencontre avec Phil au Show d'AUCKLAND !! Apparament (et de sources
sures !) c'est à l'after show que le retour de Phil aux baguettes se
serait joué !