Temoignage de Jul' | Highway To ACDC : le site francophone sur AC/DC

Temoignages

Temoignage de Jul'

18h00. Veille de concert, retrouvailles avec Twatwane, Wallace, Bolton, Tags, Landslide, The King, Blabla. Apérooooooooo ! Rien de tel qu’une 1664 fraîche et quelques cacahuètes pour renouer les liens, évoquer les souvenirs, s’embrasser tendrement et déjà préparer l’organisation du lendemain en évoquant l’horaire de départ, l’idéal étant d’arriver à Hockenheim vers 13h.

20h00. Direction le resto du village pour goûter aux spécialités alsaciennes (Fleishchnacka, Fleischkierler, Lawerknaepfla, Schwinazengla, Bibelaskass ou Mechtkrazerla) et surtout fixer l’heure de départ du lendemain. L’idéal serait d’arriver vers 13h. La discussion se poursuit autour d’une Weissbier munichoise afin de faire le plein de levures et pouvoir lâcher de belles caisses bien chargées en fosse.

24071805235726708818437379.jpgJour de concert, réveil à 8h. Doliprane, café, tartines et réunion de crise afin de préciser l’heure de départ. L’idéal serait d’arriver vers 13h. Le départ est donc fixé à 9h30. 2h30 de route, on devrait arriver vers 12h00. On récupère Godown sur une aire d’autoroute allemande (il était en pleine discussion avec un chauffeur roumain fan des guns qui lui proposait de lui rentrer les poils pour 5 euros). Bisous, câlins, sautés-frottés. On en profite pour faire pisser le chien (Wallace). Extraits d’échanges téléphoniques aux abords d’Hockenheim. « Pourquoi on n’a pas tourné vers le parking P6 ? » « vous êtes sûr que c’est par là ? » « On s’éloigne là, non ? » « Suivez notre voiture, on a une idée » « Putain Land t’es pourri de l’intérieur ! Ne dis pas que c’est pas toi, on t’a entendu » « on est perdu » « Parking P2… on y va ? » 13h30 : on est garé sur ce putain de parking P2. Réunion de crise. Notre arrivée est un cuisant échec. Wallace a la solution : préparer le cocktail Cologne 2015 : 25 cl de Coca, 10 cl de Whisky ; à boire sans modération en suçant des bonbons à la menthe. La menthe forte t’ouvre les chakras ; le whisky aligne les planètes et le coca ça fait jeune branché. La troupe n’est pas conquise, ce sont des chochottes. « Santé mon Wallace ! »

Il y a déjà pas mal de monde, on suit la foule. Pour être honnête, j’ai un peu la trouille, les potos répètent qu’acdc 2024 est un grand millésime, meilleur que 2015. Pour ma part, j’ai encore un putain de goût de bouchon dans la gueule. Le millésime 2016 n’est toujours pas passé. 30 minutes de marche. L’ouverture des portes est prévue à 14h, nous longeons les tribunes. Les portiques ne sont pas loin, au-delà nous verrons la scène majestueuse, imposante, grandiose, superbe, digne, fière, monumentale, solennelle, dressée là devant nous comme une teuche sacrée. Ouais le cocktail commence à faire effet. Et là c’est le drame. J’ai oublié 24071805235926708818437387.jpgmon drapeau dans la bagnole ! c’est parti pour un putain de demi-tour de merde et 30 minutes de course à pied A/R (#lairduncon), je sue comme un phoque, je récupère mon drapeau « Brian for president », bois un litre d’eau pétillante, rote le whisky. Ce drapeau m’accompagne sur chaque concert depuis octobre 2001, ce n’est pas aujourd’hui que je vais le laisser de côté. 14h30, passage du portique : la scène est là, toujours à la même place dans la « Sachs Curve ». C’est mon 5ème concert d’acdc ici ; l’Hockenheimring n’est vraiment pas l’idéal pour vivre un concert puisqu’en soit ce n’est rien d’autre qu’un champ de patates qui, soyons honnête, déshumanise le lien spectateur-artiste. Je retrouve l’équipe H2 dans la fosse front of stage côté Stevie. Jeff59 n’est pas loin, chacun essaie de trouver une place stratégique : proche du groupe avec une belle visibilité. Et c’est là que le bât blesse. Oui Hockenheim est également merdique parce que la scène est placée en hauteur. En 2001 ça ne choquait personne, l’avancée de la scène descendait dans le public alors qu’aujourd’hui cette même avancée est largement moins longue et demeure à la même hauteur que la scène (on va pas fatiguer inutilement nos deux papis). L’endroit où nous nous fixons (aux ¾ de l’avancée) est pas trop mal. On y verra bien Brian et Angus par contre on ne voit pas la basse, pas la batterie et Stevie sera visible jusqu’au torse quand il viendra au micro. Traduction : à Hockenheim, la place à visibilité réduite n’est pas à 50 balles, elle est à 180 euros. La stratégie mise en place est de débuter ainsi le concert pour ensuite reculer de quelques rangs et pouvoir balayer du regard l’ensemble de la scène et d’enfin voir à quoi ressemblent les nouveaux qui m’indiffèrent car ce ne sont que des remplaçants, que je ne veux pas voir leur sale gueule parce que mon jouet ACDC est cassé, que c’est fini, je viens ici pour dire au revoir (comprendre on ne se reverra plus), rideau, basta, terminado.

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On tue le temps en buvant des bières fraîches, en se remémorant les concerts passés, futurs. Bur est là, il pense que la Belgique va bientôt gagner la coupe du monde. Je lui demande s'il se drogue. Bolton profite de ma vulnérabilité sentimentale pour me convaincre d’acheter un t-shirt Powerage à 40 boules. Je suis une merde. 15h : Un DJ (commercial Poltronesofa à Milan dans le civil) accompagné d’une plante verte déguisée en femme branchée métal « mais pas le métal trop méchant hein » (et qui n’a même pas voulu nous montrer ses seins) arrivent sur scène et déroulent leur playlist Spotify en tentant de nous faire croire qu’ils sont les descendants de Laurent Garnier. Si la potion magique de Wallace avait fait son effet (je vous rappelle qu’elle est partie en sueur au moment de retourner vers le parking) nul doute que j’aurais été à la barrière à ordonner, buste en avant qu’il nous passe un bon vieux Powerslave 78 ! Mais là non, même Reign of Blood de Metallica ne nous atteint pas. On attend que le temps passe (steph66 saura-t-il retrouver cette figure de style ?). Arrive Denis et sa meuf, bises et paroles rocknrolliennes, pas de trace de Sydney et Himax.

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BIM !!! ça y’est c’est le moment tant attendu. Le groupe entre sur scène. Putain c’est tout bonnement incroyable ! Mais qui sont ses sombres connards qui viennent jouer sur la scène de mes chouchous ? Meeeeeeerde, c’est Rickless machintruc. OK, on va arrêter les a priori et tenter d’être juste. C’est vrai que c’est pas vraiment et définitivement mauvais. Mais j’ai trouvé ce groupe simplement inutile. Dans une petite salle j’imagine qu’ils peuvent faire monter l’ambiance, mais pas là, pas maintenant. Et puis la chanteuse n’arrive pas à la cheville de Delila Paz (qui est d’ailleurs harcelée ces derniers temps par Kayoleo et qui ne va pas tarder à appeler les flics)… Franchement, ça vole vraiment pas haut et histoire de faire monter la sauce (ça se dit ?), vas-y qu’elle se trémousse, se tortille, enchaine les poses lassives, érotiques… Non Madame, pas de ça ici. C’en est trop. Votre vulgarité ne nous atteindra pas. Aussi restons-nous dignes, stoïques et nous nous contentons de l’arroser de nos regards froids et désintéressés. C’est un vif succès. Elle a voulu nous allumer, elle n’aura rien de nous malgré ces jambes infiniment longues et cette nuisette de dingues qui au gré du vent laissait entrevoir une mini short ou ce qui ressemblait aussi, maintenant que j’y pense à une délicate culotte noire. Je tiens ici à remercier Blackice qui nous a appris la veille, photos à l’appui, que la chanteuse de K’s Choice était désormais un homme, et j’avoue qu’en pensant à cela j’ai finement combattu ce démon de la tentation et du stupre. Que vous dire d’autre ? Que le guitariste déguisé en vampire nous a sorti un solo scie à métaux de 2 minutes et qu’il a fait un dos à dos « guitar hero » avec le bassiste « zéro charisme ». Allez hop, ça suffit.

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BAM !!!!! Générique d’intro qui fait trembler mon ventre. Là c’est vraiment le début. Sur cette gigantesque scène on ne peut plus neutre (on ne verra pas les casquettes gonflables, pas de Rosie, pas de train ou de statue géante) mes héros vont débarquer. Je sais déjà que le mec de 100 kilos et 1m90 qui me gâche la vue, au même titre que son pote saoul, vont me laisser passer ; j’écarquille les yeux, Brian est là, juste devant, à quelques mètres. Au diable 2016, au diable les « c’est fini », Brian, comme Mathilde, est revenu. Angus tout de rouge vêtu apparaît à son tour. Le son n’est pas extra, j’ai l’impression qu’il passe à trois mètres au-dessus de nous et que nous n’en n’avons que les miettes. Godown et moi avançons de quelques mètres contre la barrière. La vue est dégagée. Le son est corrigé, bien loin d’être parfait, mais c’est cohérent. Brian regarde son prompteur toutes les 30 secondes. Mais il est là, ils sont là. Ils sont vieux, ils sont ridés, mais ils sont là. Ils donnent tout ce qu’ils ont avec leurs moyens du moment et ce n’est vraiment pas dégueulasse. Loin de là. J’arrête mon sauté frotté contre Godown. Je prends plein de photos avec les yeux pendant que les touristes enchainent les selfies et les vidéos qu’ils ne regarderont jamais. Je suis bluffé. Tous les copains m’ont répété que c’était excellent et là, maintenant, je le vis. Les titres s’enchainent Riff Raff chanté par Brian est une grande première. J’ai trouvé ce titre monstrueux. La section rythmique y est pour beaucoup. Ça m’emmerde de le dire, mais je ne regrette pas l’absence de Slade. Les deux nouveaux sont concentrés, ils ont l’attitude acdc, ils ne font que leur travail à la façon de Phil et Cliff. Pas de chichi. Tout est cadré, en béton armé. J’adore tout et les mots me manquent ; je suis comme un con, pris à mon propre piège de vieux grincheux. J’ai pris plaisir à regarder jouer les deux remplaçants sur écran géant. Ils sont vraiment bien ces mecs parce qu’ils assurent et poussent Brian et Angus à tout donner. ACDC 2024 c’est simplement et efficacement magnifique. Je voulais ne faire qu’un concert puis deux pour au final en faire trois et si 2025 devait les amener à revenir en Europe j’en serai pour encore et encore les saluer. Le concert est déjà terminé. Je n’ai pas vu le temps passer. Un ancien élève de Bedlam m'interpelle (le monde est petit quand même).

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Je crois avoir été contemplatif de la fin de Back in Black jusqu’à la deuxième partie de For Those au moment de rejoindre avec Godown le troupeau d’amis H2 et de tournoyer avec eux dans un joyeux tourbillon humain. C’était notre feu d’artifice. Merci Brian. Merci Angus. Merci AC/DC, Stevie, Chris et Matt.

Il est tard, on débriefe autour d’une bière, d’un coca. On fait 10 000 photos (comptage tagsien) et Bolton nous filme pour immortaliser le moment. Nous faisons un détour pour rejoindre le parking. Réunion de crise afin de préciser l’heure de départ. L’idéal serait d’arriver vers 2h du matin à la maison. Ça bouchonne. On cherche un stand qui vend quelque chose à manger. Le Mc Do est à 30 minutes. On renonce. Twatwane s’endort dans les bras de Tags avant la sortie du parking. C’est beau l’amour entre hommes. King fait sa jalouse. 1h30, nos voitures retrouvent l’autoroute. 2h00, Wallace veut faire caca. 4h00 arrivée à la maison. Second debriefing autour de quelques bières et du Beaufort, le sourire aux lèvres. Merci les potos. Merci AC/DC. Forever Young !

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  • Témoignage : Jul'
  • Photos : Landslide




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