Lisbonne, 7 mai 2016, review de Bon&Brian | Highway To ACDC : le site francophone sur AC/DC

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Lisbonne, 7 mai 2016, review de Bon&Brian

J’ose également me lancer dans l’exercice de la review post-show. Avec plus de doutes que d’habitude cette fois-ci, et l’envie d’attendre un jour ou deux pour bien digérer avant d’écrire quelques mots. Le week-end vécu à Lisbonne a été très particulier.

Je vais commencer par le concert en lui-même pour ensuite évoquer l’ambiance du week-end qui l’entoure. Le contexte était vraiment compliqué. La pluie incessante et le vent fort ont rendu l’attente assez difficile à vivre. Presque 4 heures à prendre son mal en patience, côté Cliff, avec toute la bande mais peu de sourires sur les lèvres. Quasiment impossible de s’allumer une clope en plus. C’est long et mon kaway rose commence à laisser passer l’eau.

Après une première partie sans intérêt, surement due aux conditions météo, le beau temps arrive d’un coup et AC/DC + Axl Rose aussi. J’ai toujours aimé avoir cette petite appréhension avant un concert du groupe, cette légère montée d’adrénaline qui me fait réaliser que même après 15 ou 20 fois, ce moment reste toujours incroyablement magique. Aujourd’hui, la sensation s’apparente plutôt à un léger stress vis-à-vis de ce qui m’attend. J’ai l’impression de passer cette audition grandeur nature avec eux.

Les premiers braillements d’Axl sur Rock Or Bust me surprennent agréablement. Sa façon de l’interpréter me séduit, il faut l’admettre. Globalement, sa présence et sa prestation sont de qualité. Il n’en fait pas trop, il est juste et a le mérite de se rapprocher des versions originales période Bon Scott. Hell Ain’t A Bad Place To Be est parfaitement exécutée. Je m’emballe un peu, me prends au jeu du public qui saute en rythme mais je déchante vite à partir de Back In Black. Le concert s’arrêtera là pour moi. D’un coup, l’absence de Brian m’est apparue comme un vide impossible à combler malgré les efforts d’Axl et la puissance du groupe derrière. Sa présence physique sur scène, son aura, sa simplicité, son charisme lié à sa sobriété mais aussi ses interprétations des morceaux, même période Bon Scott étaient devenues tellement indissociables du groupe que j’en viens à me détacher de ce que je vois. Pourtant, j’assiste à l’une des performances musicales les plus abouties du groupe. C’est tout le paradoxe et la difficulté du moment. Voir Angus s’avancer tout seul sur le bridge de Rock’N Roll Train me fait mal au cœur. Je détourne le regard pour apprécier la section rythmique, impeccable. Les différents titres s’enchainent, Axl est tout en retenue entre chaque morceau, ce que j’apprécie. Je reste malgré tout en retrait moi aussi, assistant au show du meilleur cover band du moment. Car oui, c’est bien le sentiment qui me traverse. Je pense que ceux qui n’ont pas encore vu le groupe sans Brian sur scène ne peuvent pas se rendre compte. L’absence de Phil et Malcolm était déjà difficile à intégrer mais le remplacement par Stevie et Chris apparaissait comme naturel. Aujourd’hui, je trouve la présence d’Axl contre nature et pour la première fois, je me détache de mon groupe de cœur depuis mon enfance.

Riff Raff provoquera quand même un dernier sursaut en moi. Un réel bonheur d’entendre ce morceau qui est peut-être celui que je considère comme le plus abouti du groupe. Mais totale incompréhension : la version Brian de 1996 (VH1) est brillante, et je pèse mes mots. Pourquoi avoir attendu 20 ans et la première apparition d’Axl pour la ressortir ?

Le show se terminera sur un sentiment mitigé et partagé par beaucoup d’entre nous qui étions présents. A tous ceux qui donnent leur avis sur les vidéos Youtube ou Periscope, attendez d’être sur place. Vivez le truc, faites-vous votre propre opinion, ressentez l’absence de Brian, et soyez honnêtes ensuite. Je ne regrette absolument pas d’avoir assisté à cette première, d’avoir affronté la pluie et le vent. Je m’associe en quelque sorte à l’Histoire du groupe. Et il était dans une très, très grande forme. Axl n’a fait aucune faute. Il était juste dans ses interprétations. Sa voix très criarde est beaucoup moins nuancée que celle de Brian. Chris, Stevie et Cliff sont montés en puissance. Ca sautait aux yeux. Le Riff Raff était peut-être de trop pour Chris qui nous a fait un service minimum. Fallait oser lui caser ça entre Highway To Hell et For Those About To Rock.

En conclusion, ce que j’ai vu n’est pour moi plus vraiment AC/DC, mais un cover de très grande qualité. L’identité du groupe et l’affection que je lui porte passait beaucoup par Brian avant tout. Ce que j’écris est très personnel et sans doute pas partagé par tous. Néanmoins, j’encourage tout le monde à assister à ce leg européen et ne pas revendre ses places. Faut vivre ce truc, cette évolution, en live, sur scène pour ensuite être crédible (à mes yeux) dans le ressenti.

Je retiendrai aussi de ce week-end l’excellente soirée à l’Eclipse Bar vendredi soir, en famille. Une belle bande de potes. Egalement, la gentillesse du groupe en colocation avec qui j’ai déjeuné samedi et passé le reste de la journée. Ils se reconnaitront. Et enfin l’after show avec Sam et Twan-Twan (c’est bien ça ?) à échanger de nombreuses impressions sur l’événement mais aussi quelques anecdotes passées autour d’un gros burger.

A vendredi !





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