Interview de Pascal Vincent par Victor pour H2ACDC.com | Highway To ACDC : le site francophone sur AC/DC

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Interview de Pascal Vincent par Victor pour H2ACDC.com

pascal_vincent_1.jpg Pascal Vincent est un comédien, membre de la troupe comique des Robins des bois, composée de Pierre-François Martin-Laval dit Pef, Marina Foïs, Maurice Barthélémy, Elise Larnicol et Jean-Paul Rouve. Il est aussi le célèbre le "118" sur le petit écran en compagnie de Sören Prévost - qui a travaillé en même temps que lui sur la chaîne Comédie ! - dans les publicités pour l'un des opérateurs des renseignements téléphoniques.

Pascal est aussi un grand fan d'AC/DC, présent en 2009 à Bercy puis au Stade de France où nous avons eu le plaisir de le croiser. Il nous dit ici sa passion indéfectible pour le groupe qu'il a eu la chance d'approcher de très près sur le plateau de Nulle Part Ailleurs le 30 octobre 2000... Comme en témoignent ses fantastiques clichés qu'il a bien voulu confier à H2ACDC en exclusivité, plus de 8 ans après cette folle journée à Canal +, disponibles ici. Enjoy !

Merci infiniment à Pascal et à Victor, auteur de l'interview, exceptionnelle à tous les niveaux.

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Pascal Vincent, qui es-tu ?

Officiellement Pascal Vincent, 70 kilos et quelques de muscles et d'autres choses, comédien de profession, membres des Robins des Bois depuis quelques années et théoriquement toujours puisqu'on a pas signé d'acte de reddition, même si ça fait longtemps que nous ne nous sommes pas revus professionnellement. Et, parallèlement à ça, grand fan d'AC/DC, depuis bien plus longtemps que je suis membre des Robins des Bois.

Depuis combien de temps?

En gros depuis Back In Black. J'avais un petit conflit vu que j'ai commencé la grande musique par Kiss. A cet âge là, j'étais un petit peu monomaniaque, pour moi rien ne pouvait les détrôner. J'entendais parler d'AC/DC, mais je disais "non". Jusqu'au jour où j'ai eu Back In Black dans les mains, et là ça a changé ma vie ! En fait dans l'école où j'étais, la mort de Bon Scott avait été une grosse nouvelle parmi les gens que je côtoyais, ils en avaient énormément parlé. C'est à ce moment là que j'ai commencé à écouter, et je dois dire qu'assez instantanément j'ai été mais alors, aspiré par le son et la puissance de cet album. Depuis, je crois qu'il ne se passe pas une semaine sans que je l'écoute. Pas forcément entièrement mais au moins un morceau...

Et parmi le reste de la discographie d'AC/DC, quels albums t'ont marqué?

Eh bien après ça, j'ai moins suivi, notamment lorsque Who Made Who est sorti, et toute la periode MTV. Mais ça n'empêchait pas AC/DC de rester quotidiennement auprès de moi. J'aime beaucoup Black Ice ! Ce qui m'a plu, c'est le son assez basique et pur, du son AC/DC quoi. Le côté carré, on cherche pas d'esbrouffe. Brian Johnson a l'air super à l'aise, enfin bref ça coule bien, c'est un album qui fait du bien.

Entre Back In Black et Black Ice, tu es allé à beaucoup de concerts ?

Je les ai vus cinq, six fois. Le premier était le plus mémorable je pense. Il était spécial parce que j'avais découvert ça peu de temps auparavant. C'était à Zurich ou à Bâle... C'étaient des démons que tu voyais sur scène, avec toute l'énergie qu'ils avaient. En plus t'es un ado, donc tout est forcément décuplé. Autrement j'ai vu le concert du 27 février à Bercy - qui était très très très bien - je les ai vus au Stade de France en 2001, à l'époque du live de Nulle Part Ailleurs. Bon voilà c'est des salles énormes, mais chaque concert est magnifique. La dernière fois j'avais presque les larmes aux yeux ! Ce qui est marrant c'est que dès le lendemain t'as un tas de vidéos sur youtube, et j'ai vu que certaines ont été prises plus ou moins dans le coin où j'étais. Je revivais donc les émotions que je ressentais à ce moment là, pendant l'intro du concert, avec tous les hurlements. Et il y a un de ces hurlements, une voix, qui m'interpelle. Mon fils qui était dans sa chambre me lance "Papa c'est toi qui crie ?". En fait c'était sûrement moi le fan qui éructait dans la vidéo. J'ai gardé mon âme de jeune teenager. (rires)

Avec les Robins des Bois, vous avez quelques sketches qui comprenaient des références à AC/DC. Etiez-vous tous des fans ou bien est-ce que ça venait seulement de toi ?

Non j'étais un petit peu le mouton noir des Robins des Bois, parce qu'ils ne comprenaient pas ma passion pour le Hard Rock et pour AC/DC en particulier. Auprès d'eux je passe pour quelque chose d'un peu bizarre! Ils ne comprennent pas, et moi je ne comprends pas qu'ils ne puissent pas comprendre! Ils écoutaient de tout, sauf Marina (Foïs, ndlr) qui elle n'aimait pas vraiment la musique. Enfin chacun avait ses goûts, et moi j'étais le seul à avoir ceux-là. J'assume complètement, je le revendique et j'en suis fier! A l'époque de Comédie!, on a commencé à faire un sketch où je chantais les paroles d'une chanson connue sur la musique d'une autre qui n'avait rien à voir. Après, j'amenais des mélanges que j'aimais bien. On avait tous des idées, mais c'est moi qui ai eu l'idée de faire le mix entre Annie Cordy et AC/DC, ce qui a donné "Highway to Tatayoyo". D'ailleurs à chaque fois que je vais dans des concerts un petit peu "musclés", et notamment quand je vais voir ceux d'AC/DC, je croise des personnes qui me lancent "Hé, Tatayoyo !". A l'époque du Stade de France en 2001, type m'accoste et m'explique qu'ils sont venus en bus de Marseille, et que pendant le trajet ils n'avaient pas arrêté de chanter Highway to Tatayoyo. J'étais content! Je suis prêt à le jouer cet été au Stade de France en première partie. Je sais pas qui il faut contacter pour mettre ça en place ?


Ecoute on fera le nécéssaire...

J'espère bien! Imagine un stade entier qui me hue en me balançant des godasses... Je vais me mettre à bosser ça! Bref, voilà, j'avais fait plein de mélanges avec des groupes que j'amais bien, comme Carlos Kiss et son "I was made for tirelipinpon", Charles Queen... Donc on a fait ça pour Comédie!, et quelques années après on se retrouve à Canal + dans Nulle Part Ailleurs. Et un jour, l'annonce magique: j'entends que AC/DC est invité à l'émission. J'en revenais pas. Autant que ce soit à Comédie! ou a Canal+ j'ai par la force des choses rencontré un tas de monde, et j'étais super content de voir des chanteurs, des comédiens... Autant AC/DC c'était... particulier! (il rit). Dès l'annonce de leur venue j'étais fébrile, et c'était quelques mois avant que ça arrive. Bon, pour moi, c'était évident que la grosse envie était de refaire Highway to Tatayoyo. Et c'était pas facile parce que les autres Robins étaient pas fans du tout, pour eux c'était une journée comme une autre. Il a fallu que je me batte pour imposer le sketch ! Après ça c'était différent, on avait changé de formule par rapport à Comédie!. Avant, tout était en direct, et là une partie seulement l'était et on avait aussi tourné une sorte de petit clip spécial. J'avais surtout envie que le groupe ne l'interprète pas mal. Je voulais pas qu'ils se disent "ouais c'est un pastiche, ils se foutent de notre gueule..." Parce que c'était vraiment pas du tout ça ! Et puis le jour-J arrive, et là Canal+ se transforme en NASA. C'était arrivé quelques fois quand t'avais vraiment des trucs très importants, comme quand Prince est venu : la maison était fermée, on pouvait pas répeter quand on voulait... Et là pareil avec AC/DC, il y avait une double sécurité : la sécurité de Canal+, qui était renforcée et qui limitait l'accès à différents endroits si on avait rien à y faire - et en particulier les studios; et il y avait aussi la sécurité du groupe, encore plus stricte et plus à cheval sur tout. Nous on répétait nos sketches l'après-midi, juste avant les groupes.

Ce jour là tout était chamboulé, on avait pas pu faire comme on voulait, et il était aussi exclu qu'on assiste aux répétitions d'AC/DC, ce qui, bien sûr, me peinait. Mais dans l'équipe musique qui était dirigée par Stéphane Saunier, le grand manitou des lives de Canal+, tout le monde savait que j'étais fan et ils m'ont fait rentrer en douce quand je passais dans le couloir. J'ai pu les voir répéter, c'était un moment mais t'imagines... Tu les vois jouer en "civil", sans le jeu de scène habituel, mais tu les entends "vraiment" jouer... Des vrais musiciens, il n'y a que ça à dire ! C'est ça que les copains des Robins comprennent pas.

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Il aurait fallu qu'ils voient ça.

Tu sais j'avais d'autres soucis. Dans le sketch qu'on faisait le soir, Jean-Paul (Rouve, ndlr) m'interviewait moi le chanteur. Il y avait des références à Bon Scott, où il hurlait des trucs avec une voix suraigue, et c'est le genre de chose, je me disais "voilà ils vont croire qu'on se fiche d'eux !" Et moi je courais dans tous les sens, j'essayais d'avoir les traducteurs pour leur expliquer le mix de la chanson avec Annie Cordy, qui est Annie Cordy... Un vrai malade ! C'est comme le jour où tu te maries, t'as envie que tout se passe super bien, qu'on accueille bien les beaux-parents... Alors tu vas à tous les postes! Comme la sécurité était très stricte j'arrivais pas toujours à passer, même avec les badges, enfin c'était terrible. Un détail marrant à ce propos: Brian Johnson était malade je crois à ce moment là, il avait la crève. Quand on répétait plus tôt, on passait nos magnétos pour le réalisateur, le clip de la chanson. Et on m'a raconté après ça que dans les loges d'AC/DC, Brian Johnson venait d'arriver avec ses avocats ou je ne sais quoi, et en me voyant sur les écrans à lancé "Bon ben c'est bon ils m'ont trouvé un remplaçant !" J'imagine qu'il plaisantait... (rires). Puis le vrai sketch en lui-même arrive. Pression terrible dans la salle, il y avait un monde fou, que des fans. Et je me dis "si il y en a qui connaissent le sketch de Comédie!, ça va ils vont comprendre, mais les autres ?".

Je voulais vraiment que ça soit un sans faute, ne froisser ni le groupe ni les fans ! J'étais pas dans mon état normal à ce moment là. Et je voulais aussi qu'Angus et Malcolm dédicacent ma guitare, je réflechissais au plan d'action, si je devais aller le leur demander à la table d'interview juste après le sketch. J'avais un beau stylo doré caché dans la poche pour l'occasion... Mais comme je savais que tout était parfaitement répété avec le réalisateur, je n'ai pas osé, j'ai pas voulu faire celui qui la ramène, et je me suis dit à la dernière seconde que j'attendrai la fin pour aller les voir. J'ai eu tort, parce qu'à cause de la sécurité redoublée, le couloir de leurs loges était totalement inaccessible, avec des mecs dont la taille t'enlevait l'envie de te chamailler avec... Impossible d'y pénetrer pour leur faire signer un truc, alors que je sais que juste après ils ont donné plein d'autographes dans le studio. J'ai regretté, mais ça m'a permis de rencontré Zégut qui était devant le couloir aussi, et que j'ai revu à Bercy en février. A ce propos, je voulais préciser quelque chose : il m'a très gentiment mentionné dans son blog en parlant des quelques personnes qu'il avait croisé là bas...

Comme Michaël Youn...

Oui je vois que t'as lu le blog aussi ! Et t'as dû lire que dans les commentaires certaines personnes insultaient ces "VIP", qui piquent les billets aux autres qui cherchent à en avoir ! Je trouvais ces réactions très justes, mais je tenais à dire que moi j'avais payé mon billet. (rires) Fermons maintenant cette parenthèse. Avant d'attendre devant le couloir, il y avait le live de Nulle Part Ailleurs. Finalement, j'étais pas trop frustré de les avoir pas vus après puisque j'ai vécu un super moment pendant le show et juste avant. Après le sketch j'ai été me changer très rapidement pour ne pas perdre une seconde de ce qui se passait sur le plateau, et entre l'interview et le live une page de pub a été lancée, pendant laquelle je m'étais mis sur le côté de la scène.

Le groupe se place alors tout près de moi, seulement eux, rassemblés. Ils fumaient leur clope et s'appretaient à rentrer sur scène, pendant que moi je voyageais dans mes rêves et mes fantasmes. Putain, t'es à côté de AC/DC ! Truc impossible à s'imaginer... Malcolm Young me voit et me fait un petit signe en faisant le geste de gratouiller une guitare, pour me montrer qu'il m'avait reconnu, même sans mon accoutrement. Un petit instant de grâce. Le concert s'est passé divinement bien, avec quatre ou cinq titres, magnifique. La journée était remplie d'émotion, et s'est en fait terminée pour moi quelques jours après au Stade de France... Mais que dire sur eux ? Même quand j'étais à Bercy au mois de février, je me suis retrouvé avec un fan qui avait à peu près mon âge. Il venait de Perpignan et était avec son gamin de dix, onze ans. Et tout de suite tu reparles des premiers concerts que t'as vu, enfin des discussions que tu peux avoir qu'avec des fans d'AC/DC tout au long de ta vie. Tu parleras toujours des jeux de scène, tu parleras toujours du son... Des trucs que personne d'autre ne comprend, et ça ça fait du bien! On a tous secoué nos têtes dans les boîtes de nuit quand ils passaient AC/DC, on est élevé au même grain. De tous ces groupes de Heavy Metal et Hard Rock que j'ai écouté quand j'étais ado, il y en a très peu que j'écoute encore maintenant. AC/DC ça n'a pas pris une ride, c'est toujours... "wow". C'est juste un truc utile. Moi j'ai l'impression d'être fait comme tout le monde, de flotte, de calcium... et aussi de Back In Black et du reste, ça fait partie de mon corps ! J'écoute cet album, et là y a un truc, je sens que c'est la maison ! Mère Nature qui est là...

Je crois que ça fait une bonne conclusion, le truc du calcium.

Oui c'est pas mal !






©H2ACDC.com / Avril 2009





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