The Nite Commander a écrit:Il n'y a pas si longtemps, j'ai revu Saw I en DVD.
Y'a pas à dire, la série des Saw est vraiment une série cultes parmi les amateurs de film gore. J'en profite pour souligner le fait que Saw n'est en aucun cas un film d'horreur, mais bel et bien un film de gore. La distinction existe, du moins pour moi. Alors qu'un film d'horreur veut par tous les moyens vous faire peur, le seul but du gore est de vous débecter, de vous dégoûter. Un film d'horreur donne rarement envie de vomir, un film gore, au contraire, si.
La petite précision étant faite, passons au sujet le plus intéressant de tous : SAW.
L'histoire est assez simple à comprendre, en apparence. Deux personnes qui ne se connaissent pas se réveillent dans une salle à l'allure dégueulasse. Y'a du sang partout, ce n'est pas lavé depuis des lustres et des lustres, et, pour couronner le tout, voici qu'un cadavre jonche le milieu de la pièce.
Les deux personnes, un photographe et un chirurgien, sont chacune enchaînées à un bout de la pièce, par la cheville.
Il s'aperçoivent rapidement qu'ils sont les victimes du jeu machiavélique du "Tueur Au Puzzle", ou Jigsaw en VO. Ce dernier a pour habitude de capturer des individus en apparence lambdas, puis de les soumettre à une épreuve, de laquelle ils ne sortiront vivant qu'au prix d'une douleur terrible.
C'est un thriller haletant, où chaque minute nous fait apparaître des faits nouveaux. La manière de filmer est dynamique, assez "crade" comme on peut s'y attendre, comme on peut espérer d'un film comme ça. Ça part dans tous les sens, ça revient, ça repart. Quant au scénario, il est très bon. Au contraire de certains films gore où l'histoire s'essoufle au bout de 20 minutes, et où on ne veut voir que du sang du sang du sang, le gore dans SAW sert l'image, sert l'histoire. Imaginer un SAW sans son univers gore, c'est comme imaginer se déplacer avec une bicyclette sans roues. Possible, mais fastidieux et idiot.
La série des SAW est cultissime, elle est à conseiller (voire à obliger) à chaque amateur de films crades avec des scénarios très bien ficelés.
Plus qu'un film gore, c'est également, et peut-être surtout, un film pervers.
Les litres de sang, les peaux écorchées, les gueules déchiquetées...tout ça n'est généralement pas bien effrayant en général, quand on sait que c'est proprement irréaliste (ex : le très bon La colline a des yeux).
Dans Saw, les scènes sont à l'inverse
moralement réalistes : on ne se dit plus "c'est n'importe quoi" mais "même si c'est n'importe quoi, je suis trop happé par ce qui arrive aux personnages pour m'en sentir détaché"
Et comme ce qui leur arrive est insupportable, cela rend le film plus dérangeant que la plupart des nanars du genre. En gros, il s'agit de mettre en scène les paradoxes les plus révoltants : jusqu'où suis-je capable d'aller pour rester en vie, et donc, quels sacrifices mérite-t-elle vraiment ?... je n'en dis pas plus, mais dans une époque obsédée par la souffrance individuelle et corporelle, on peut dire que le film tire là où ça fait mal !
En gros, en poussant le bouchon, on pourrait dire, très grossièrement, que ce film lorgne plus vers
Les 120 jours de Sodome que vers
Vendredi 13.
Maintenant, ça me semble un peu trop naif pour être culte, mais c'est assez fort, et plutôt novateur, comme Le p
rojet Blair witch a pu l'être dans un genre voisin, l'épouvante.