une courte review de ce concert.
30 ans après, où, mémoire de cheveux longs, Moon et Entwistle faisaient résonner un barouf inaudible dans une salle toulousaine bourée à en donner la nausée aux normes actuelles, voilà que le Père arnukem et un copain se voient trainer par la relève à un concert de dinausaures.
Branle bas de combat donc chez les vétérans, short à la stéphanoise, banane pour les places lunettes bien nettoyées, parés pour la messe solennelle aux sons des hymnes Townshendiens. Pour ma part, rêve de gamin.
Le théatre antique de vienne est un lieu béni pour les concerts. Hormis l'accoustique parfaite, qui inviterait plusieurs salles bien connues de concert françaises à aller se faire voir.. chez les romains, le lieu est superbe, la vision de la scène parfaite où que l'on soit et le crépuscule est tout simplement poétique.
Pas besoin de réchauffer le public pour le coup.. 30° et un amphitéatre bourré comme un oeuf suffisent à rendre l'ambiance chaleureuse. Adjacent à la scène, un vieux bus est posé là (magic?) et s'avère servir de loges quand Daltrey, torse nu, en sort façon touriste hollandais, à ceci pris que son torse à la nageur russe montre qu'il ne prend pas sa semi-retraite à la rigolade.
Les who montent sur scène à 22 heures, d'un pas nonchalant. Chemise jaune pantalon noir pour Townshend, et Daltrey... éternel ange blond, petit garçon en bermuda long bleu clair, baskets neuves et chaussettes bien symétriques, on donnerait au groupe le bon dieu sans confession... sauf que Townshend ne met pas longtemps à envoyer les premiers accors d'I can't explain. Les who ont ce don de faire de ces chansons à trois accords infantiles façon sixties, une grosse cocotte bouillonnante dont la sauce éclabousse le public en quelques secondes. C'est simple, Townshend suppléé par une guitare rythmique en retrait (en terme de position sur la scène je veux dire) a les mains libres pour les facéties guitaristiques qu'on lui connait. Le public, renvoyé 30 ans en arrière en âge mental, rentre dans le jeu immédiat du rite du moulinet.
Le son est pur, clair, légèrement faible les trois premières chansons avant que les premiers accords d'anyway, anyhow, anywhere, testament musical vivant de la pop-rock anglaise des sixties, et puéril au plus au point, ne vienne se fourrer pour toujours au fond de moi. Daltrey, pour lequel, je vais forcément manquer d'impartialité tant sa voix est encrée dans mon enfance et aux repères visuels d'un woodstock ou d'isle de wight, va renvoyer en quatre phrases et pratriquement a capella:
I can do anything, right or wrong
I can talk anyhow, and get along
Don't care anyway, I never lose
Anyway anyhow anywhere I choose
va renvoyer donc Plant, vu 10 ans plus tôt avec Page au Zénith de Montpellier, au bac à sable des chanteurs à trippes du rock'n'roll.
Zak Starkey, évidemment inspiré, voire conduit à marcher sur la frappe de Moon tient bien la route, sa caisse claire est volontairement nette et aigue, rendant parfaitement le charme du groupe.
Townshend, dont l'attaque de la guitare est décidément unique et dont, j'en suis persuadé, Malcolm s'est inspiré, transforme un mi-la-sol en une sorte de courant chatouillesque couilles-ventre-épaules. C'est souvent en concert qu'on se rend compte de la richesse d'un répertoire, ça n'arrête pas. Behind blue eyes ralentit le rythme mais, même sans toucher à tommy avant 23h30, tout s'enchaine vitesse grand V. Baba o'riley, évidemment dantesque lache les chevaux et un magnifique enchainement My Generation-Won't get fooled again fait rebondir le théatre dans un show de lumière simple mais efficace.
Un concert des who sans Tommy? humm..
Pinball wizard, sparks & co viendront clore le spectacle détonnant. Une leçon de dynamisme, de simplicité, d'efficacité. Le mutisme, après ce genre de chose, supplante en général toute envie de commentaire. 2 semaines pour digérer pour ma part
Guettez les dates, et allez voir les who !