Paul Mc Cartney, le 28 novembre à la Défense Aréna:
Allez, je vais cracher mon fiel tout de suite, après ça ira mieux:
La soirée commence assez mal: La Défense c'est moche, c'est laid et c'est pas beau. J'ai toujours détesté. La salle…autant vous le dire j'essayerai au possible de ne plus jamais y mettre les pieds. Son seul avantage, c'est que son nom n'est pas celui d'une marque ou d'un consortium de cochons capitalistes (même si ils la possèdent, je ne suis pas neuneu). Imaginez Bercy, version refaite récemment, qui se serait dédoublé. Vous obtenez un volume immense, froid et sans âme. L'aspect désagréable va tout de suite être renforcé par l'organisation des places. En effet, le carré or prend une bonne moitié de la fosse, reléguant la barrière de la "vraie" fosse au niveau de la ligne médiane du terrain de rugby. Ce carré or prend énormément de place avec beaucoup d'espace de circulation et au final peu de personnes dedans par rapport au reste de la salle. Au final, tous les gens susceptibles de mettre de l'ambiance se sont retrouvés à 40 mètres de la scène. Les gens du carré or sont resté plutôt sages, hormis environ 200 gus qui se sont mis à la barrière quand le show a commencé. J'étais en gradin avec ma famille, quasiment au niveau de la scène mais très haut sur le côté. Pas terrible. Mac Cartney je l'ai pas vu. C'était comme un bonhomme lego à mes pieds. J'ai passé mon temps à mater les écrans. J'ai eu l'impression de regarder un DVD. C'était désagréable.
Macca est arrivé à 20h20 sur scène après le set d'un DJ qui "remixait" des morceaux des Beatles. C'est bien qu'on nous ait interdit de rentrer avec des canettes, je lui en aurait volontiers balancé une…Ce mec n'a eu aucun applaudissement ou presque à la fin de son set. 99,99% d'indifférence.
L'entrée en scène d'un telle légende, je me disais que cela allait me remuer les tripes…ben non…certainement à cause des conditions précitées, de la froideur de la salle, du fait d'être loin de l'artiste et de ce son qui n'est pas terrible en début de show. Je suis pas dedans et je suis pas tout seul. Ca bouge peu dans les gradins proches de moi. Pourtant il envoie du lourd, dès le début: Hard Day's Night! Puis vient un morceau des Wings que je ne connais pas, précédant All My Loving, une petite sucrerie des Beatles mais que je trouve imparable. J'ai plus trop la set list en tête mais ce ne sont ni les chansons ni ses musiciens qui sont en cause. Ca le fait pas et je trouve le Paulo froid dans son interaction avec le public, pas dedans, un peu limite sur la voix parfois. Les morceaux de son dernier albums sont franchement bien et il alterne avec du classique: Maybe I'm Amazed, I've Got a Feeling, Let Me Roll It notamment. Presque une heure de show et j'y suis toujours pas vraiment même si le son s'améliore un peu et que c'est pas franchement désagréable à écouter. Je pense aussi qu'il n'est pas super heureux de cette configuration. Le Paulo est toujours pas aussi relax que d'habitude et ces zicos sont un peu sur la retenue aussi, sauf Laboriel qui semble avoir douze ans à vie quand il joue
. Tout ça manque de joie de vivre sur scène et, pour ne rien vous cacher, je regrette presque d'être là…
Sauf que…
Arrive le moment où il prend sa guitare acoustique, les musiciens se resserrent et tu te fait cueillir par From Me to You. Puis Love me Do un peu après. Il s'avère que à partir de ce moment là, Macca attaque les grandes manoeuvres, que le son devient pas mal et que la légende prend enfin toute sa dimension. Ca y est ça se détend, ça rigole et les titres sont justes magiques. Malgré tout ce que cette salle représente comme handicap pour passer un bon moment, Mc Cartney va se mettre le public dans la poche avec du Beatles à gogo (dans le désordre): Helter Skelter (et ouais!), Let it Be, Hey Jude, At The Benefit of Mr Kite, Back In the USSR, Blackbird, Lady Madonna…enfin la magie opère et le temps n'existe plus. Mention particulière pour Something en hommage Harrison qui est commencée au ukulélé et finie en version orchestrée. Là je chante pas parce la gorge est plus serrée, c'est juste magnifique. Les morceaux les plus connus des Wings sont là: Live and Let Die explosif et Band on The Run nickel. Au bon de 2h30 de show arrivent les dernières notes de The End après un Carry That Weight superbe.
Malgré un début pénible, je l'ai eu mon grand moment avec cette légende. Je suis super heureux d'avoir vécu ça.