Puis-je commencer de façon mesquine, en parlant de files d'attente, de chiottes, de cohues et de connerie ?
Est-il normal de mettre 45 minutes pour rentrer au SdF ? Est-il normal de mettre DEUX personnes à la fouille pour tout un secteur (R)? Vous sentez-vous plus en sécurité parce que le staff fait ouvrir les paquets de cigarette ? Et encore, la file était bien plus démentielle pour d'autres secteurs. Jamais vu ça, et pourtant j'ai fait un certain nombre de concerts (et de matches, avec encore plus de monde).
Est-il normal d'assister à une telle cohue pour le ridicule petit bar en total sous-effectif et les toilettes prévues pour maxi le tiers de l'affluence-- je suis certain que c'était un problème "local" (Pelor gauche), mais c'est inadmissible, je n'ai jamais vu ça. Qu'on attende quelques minutes, c'est inévitable -- mais vingt minutes, c'est honteux, et je ne parle même pas des dames, les pauvres. Rien à faire auprès du staff, personne n'est responsable, pas possible d'accéder aux toilettes voisines, quasi libres. Tout le monde pissait partout (et pour cause), c'était absolument dégueulasse. Par contre, pour contrôler les billets deux fois (!) à chaque aller-retour aux WC ou ailleurs, là, il y avait pléthore de personnel.
Pour terminer, pas loin d'une heure (avec des pauses, parce que c'était le bordel, alors on a pris notre temps) pour regagner le RER B. Après avoir tenté de fendre la foule qui se croisait dans les deux sens, et coincés dans un bouchon humain (heureusement discipliné), on a eu droit à une sympathique annonce, 30 minutes après le concert (!!!!!), bredouillant vaguement d'aller plutôt vers le "D". Merci, c'est gentil, coco, mais c'est trop tard, tout le monde est coincé. Heureusement que le RER était à peu près organisé, parce que franchement, c'était le grand n'importe quoi.
Je ne doute pas que d'autres ont eu moins de malchance, mais ce n'est absolument pas une raison.
Et donc, je dis WAKE UP à l'"organisateur" (ajoutez autant de guillemets que vous voulez), et je l'invite à sortir de temps en temps de son fauteuil pour essayer de voir comment se monte une organisation professionnelle digne de ce nom.
Désolé pour ces quelques considérations hors sujet, mais fallait que ça sorte ... C'est sans doute le Prussien qui sommeille en moi qui s'exprime
Bref, venons-en au fait. D'abord, l'avant-concert a été plus que très sympa, avec godown, badboy, sandrine, night shadow, et mon pote Manu ... Excellent moment !
Comme certains le savent peut-être, j'allais voir Waters avec pas mal de préventions ... Eh bien, j'ai aimé. Mais je ne suis pas subjugué pour autant.
Contrairement à d'autres (si j'en crois certains retours), mon pote et moi étions bien placés, en arrière de la pelor, où il y a de la place, on ne se marche pas dessus, et comme on est grands, excellente visibilité ... En parlant de visuel -- C'est assurément le point fort du spectacle ! Car c'est avant tout un spectacle, un "concept", et perso j'adhère bien au "scénario" de The Wall, je trouve ça prenant et fort. D'ailleurs, il y a une sorte de tension et de malaise qui s'installe (ceci n'est pas une remarque négative), parce qu'il m'est difficile (comme à d'autres, je suppose), de me laisser aller à taper dans les mains quand c'est un facho en manteau Gestapo et brassard noir-blanc-rouge (le personnage de Waters) qui me le demande -- on ne peut pas se laisser aller comme dans un concert "normal", puisqu'on est constamment et délibérément renvoyé au côté "manipulation de masse" d'un méga-concert ... (parallèle rockstar/chef fasciste). C'est donc assez bizarre, mais vraiment fort, et esthétiquement très réussi.
Musicalement, c'est un peu moins convaincant, même si c'est solide. Certes, The Wall regorge de bons titres (en alternance avec des moments moins inoubliables). Mais il faut dire que (du moins dans mon souvenir), on n'a que peu de différences avec l'album. Comme le soulignait à juste titre mon pote, un petit effort de "rewriting" ou du moins de "mise en scène musicale" aurait été intéressant et bienvenu, surtout sur la deuxième moitié (qui, en outre, s'appuie beaucoup sur les séquences animées du film -- un petit effet de déjà-vu s'installe par conséquent -- la fin manque d'innovations, contrairement au début).
Enfin et surtout, le malaise persiste autour des nombreux passages en playback. En gros, Waters ne chante vraiment (et pas bien -- il n'a quasiment plus de voix) qu'un quart des passages. Un autre quart est délégué à d'autres chanteurs (excellente idée, contre laquelle il n'y a rien à redire). La moitié restante, c'est de la conserve (avec même des erreurs de lipsync visibles à certains moments, quand les grands écrans restent sur Waters lorsqu'il fait semblant). Question: s'il a l'honnêteté de déléguer les passages les plus aigus à ses comparses, pourquoi ne va-t-il pas jusqu'au bout de la démarche ?
Bilan: une bonne soirée, avec des bémols, mais avec le plaisir insigne de rencontrer des forumeurs éminemment agréables (et qui ne parlent ni ne boivent en playback
).
Whether I'm drunk or dead -- I really ain't too sure ...