ConanleMoloch a écrit:Superbe review.
Resister contre la fatigue en prenant sa dose de rock, c'est classe.
Merci, j'aime toujours lire les anecdotes qui entourent les shows en eux-meme, je pensent qu'ils contribuent enormement au ressenti du concert.
Merci ! A toi et aux autres ! Et puis surtout, je pense qu'un concert ça se vit et ça se raconte difficilement, contrairement à ces anecdotes
C'est pour ça qu'elles prennent bien plus de place dans mes reviews que les sets en eux-mêmes. Sur ce :
Troisième et dernière partie.
Donc pour ce quatrième jour de voyage, j'avais un train qui partait de Clermont-Ferrand à 6h27 pour Lyon. Mon ami Lolo m'a laissé à la gare et il a péniblement pris la route seul pour rentrer à Gap (inutile de préciser qu'il en a chié). Inutile de préciser aussi que j'ai dormi tout le long du trajet et que je me suis réveillé directement à Lyon Part Dieu. J'avais deux heures en attendant la correspondance que j'ai mises à profit pour aller glander comme une épave avec mon t-shirt Slayer et mon sac de randonnée de ski dans le centre commercial à côté de la gare, sur les conseils d'un entrepreneur sympa rencontré à la sortie du wagon. Si jamais vous passez par là-bas, leurs toilettes sont juste géniales, pour 50 centimes on en a pour son argent :
Bref… J'ai repris le train pour Génève, où j'avais une petite demi-heure pour changer vers Yverdon-Les-Bains. Sur le quai j'ai fait connaissances avec trois jeunes filles suisses qui avaient un style vestimentaire correspondant à ma destination, et qui m'ont enjoint de les accompagner pour le trajet, et avec qui je suis finalement resté jusqu'à la fin des concerts.
Mon timing s'est révélé parfait, malgré l'état de fatigue, j'avais réussi à trouver quelques énergisants et même de la nourriture lors du voyage. Au pire j'aurais pu trouver quelque chose sur place mais mon budget s'étant déjà beaucoup amenuisé les jours précédents, et les suisses partant du principe que 1 euro=1franc suisse, ça allait finir par me revenir vraiment cher…
Donc timing parfait car à la descente du train, le temps de marcher jusqu'au festival, jusqu'à la porte d'entrée de la fosse où il y avait déjà une vingtaine de mètres de queue, eh bien lesdites portes ont ouvert juste à ce moment, après que j'ai pu jeter un coup d'oeil au joli paysage derrière l'espace de la scène (oui oui, ma photo est la preuve même que les métalleux apprécient le calme, les beaux paysages et peuvent cohabiter avec des cygnes blancs) :
Nous avons pu trouver un coin de barrière sur le côté droit de la séparation avec le Gold Circle, collés à la tour de la régie, c'était une belle position. Je ne reviendrai pas sur les shows d'Eluveitie, Gojira et Mastodon car ils sont dans la review de 7th étant donné que ce foutu chanceux, avec sa place dans le snakepit, s'est permis d'arriver juste pour Slayer, l'enfoiré (non je ne taris toujours pas d'insulte à son sujet
). Seule chose à noter, comme ils le disaient dans leurs interviews, les frères Duplantier de Gojira aiment bien aller apprécier les shows des autres groupes dans les festivals quand ils en ont le temps, et ils préfèrent se mettre devant la scène dans l'axe du son plutôt que sur le côté de la scène comme on voit certains le faire. Et effectivement, pendant le show de Mastodon Joe est venu admirer le carnage du PA après nous avoir fait coucou, et plus tard j'ai cru apercevoir Christian durant Metallica :
Par contre les suisses sont mous. Déjà la fosse OR a mis l'après-midi entier à se remplir. Mais surtout niveau ambiance c'est fou, ils sont tranquilles. Très tranquilles. Trop ? A mon goût, venant de passer trois jours de folie, j'étais partagé entre le soulagement d'arriver à survivre et la frustration d'être le seul à me démener alors que j'accumulais une dose de fatigue comme je n'en avais jamais eu avant. Heureusement à ma droite il y avait un petit groupe de fans d'Eluveitie, Gojira, Slayer et Metallica, je me sentais un peu moins seul.
Slayer a été le moment où j'ai vu le plus d'ambiance de mon côté, surement à cause d'une bande de mecs bien bourrés qui s'étaient mis en tête de sauter dans la fosse OR, ce qui a marché pour certains. Le groupe a fait aussi la surprise de commencer par South Of Heaven alors que je m'attendais à WPB ou bien Disciple comme l'an dernier au Sonisphère. Excellent set de leur part, court mais efficace.
Et ensuite j'ai enfin pu voir the Godfather of Heavy Metal, Mr LEMMY KILMISTER ! Loulou m'avait prévenu, "Tu verras en ce moment il n'arrive plus sur scène avec le fameux We're Motörhead, and we play rock and fuckin roll !" mais il se pointe juste en gueulant "BOMBER !" et BAM ça part !" Effectivement… Son très bon à mon goût, fort, et le plaisir de voir enfin une légende du rock à quelques dizaines de mètres. Damage Case en deuxième il me semble, une de mes préférées, après je ne suis pas un gros gros fan de Motörhead j'admets. Mais c'était chouette.
Bon enfin on passe aux choses sérieuses. Même si un concert de Metallica à 20h30, ça fait plus ambiance goûter après l'école que HEAAAVY METAAAL mais je m'en contente… J'ai beau les voir une quatrième fois, et une deuxième fois en 15 jours, j'ai toujours la pression, j'ai hâte qu'ils arrivent, je suis impatient ! Un bon vieux Holy Diver en fond sonore commence à me mettre dans l'ambiance, je sais, je sens qu'elle va arriver… It's A Long Way… Non toujours pas, s'enchaine Run To The Hills… Merde, encore une chanson à patienter… Le soleil se couche à ce moment là et passe entre les nuages et l'horizon pour illuminer la scène :
Et d'un coup ils coupent en plein milieu, doublent le son du PA et envoient le fameux riff de guitare de Malcolm. En tant que fan d'AC/DC, commencer chaque concert des Mets sur It's A Long Way et le finir par la reprise du riff de Let There Be Rock à la toute fin de Seek And Destroy, je trouve ça juste génial et un bel hommage, à chaque concert. Le mélange final des guitares et de la cornemuse arrive et baisse doucement… Et on voit enfin Clint Eastwood allumer ce fameux putain de canon. BOUM ! C'est PARTI !
Je vais pas décrire totalement le concert, le son était génial, très très bon, on était à 5m de la table de la régie où je voyais le fameux ingé-son barbu de Metallica, et derrière lui j'apercevais un compteur de décibels qui oscillait entre 85 (juste la foule) et 104 (pendant les morceaux). La setlist n'a pas fait de surprises, on s'est encore payé Hell&Black, elle est pas horrible mais elle a pris la place de Shortest Straw et ça je ne peux pas l'encaisser. M'enfin, tant que j'ai For Whom The Bell Tolls, moi, j'en demande pas trop après… Le Black Album est à mon sens un album inégal, j'ai du mal avec Struggle, j'aime bien Misery et SURTOUT l'instant de communion avec James qui a fait chanter la foule en canon, c'était juste sublime, God That Failed me fait headbanguer comme jamais, Of Wolf est cool. J'adore Through, Wherever mais les autres (NEM, Unforgiven, Sad…) m'ont gonflé à la longue. Belle surprise avec un Blackened plein de feu dans tous les sens après Enter Sandman. One m'a moins impressionné qu'au Stade de France où j'avais vraiment pris une claque sur le lightshow malgré le foirage de Lars sur la double. Et puis j'ai gueulé encore un peu sur Seek, mais vraiment j'en pouvais plus, la voix, les bras, les jambes, les cervicales.
Ensuite j'ai quitté mes amies suisses, j'ai rejoint 7th pour discuter un moment avant d'aller prendre un train pour Lausanne, puis Genève.
Ah oui y a ça aussi. Dans ma tête j'allais au Sonisphère. Certes. Et le lendemain matin j'avais un billet retour Genève-Grenoble-Gap, mais j'avais aucune idée de ce que j'allais faire entre temps, je pensais rester glander dans la gare… J'avais pas pensé qu'ils fermaient les gares la nuit en Suisse… J'me suis retrouvé dans la rue, j'ai erré au pif, je songeais à aller vers le lac, j'ai suivi la pente, j'me suis retrouvé dans ce qu'il s'est avéré être "Le coin des dealeurs"
Heureusement j'ai trouvé deux mecs qui sortaient du concert en train de se commander un kebab, j'suis resté avec eux jusqu'à ce que leur tram arrive et ils m'ont montré où je pouvais passer la nuit sans risque et les endroits que je devais éviter. Finalement j'ai trouvé un autre suisse qui était bloqué par la fermeture de la gare ("Bah en fait j'me suis endormi dans le train, j'me suis réveillé ici, et maintenant c'est trop tard") et on a dormi un peu sur un banc. Puis vers 4h du mat' j'me suis réveillé, il avait disparu, et là j'ai fait connaissance avec un mec de la quarantaine qui se baladait de nuit dans Genève ("Oui je préfère, la journée y a trop de monde, ça me soule de croiser tous ces cons") avec qui j'ai parlé littérature et notamment de Bukowski, on s'est bien marrés. Il m'a ainsi fait visiter un peu la ville, on est allé harceler une employée d'un trois étoiles pour avoir un expresso à 5h30 du matin, avant d'aller voir un peu le lac :
Finalement à 7h j'avais un train pour Grenoble, puis un bus pour Gap, et aux environs de midi j'étais de retour chez moi. Vous vous doutez bien qu'après tout ça et une nuit quasi blanche dans les rues d'une ville inconnue, j'ai dormi tout le long. Ca valait le coup en tout cas, une pelletée énorme d'excellents souvenirs, mais j'étais bien content de retrouver mon lit et mes montagnes après ces quatre jours de folie :
Merci de votre patience pour la lecture