MrBouk a écrit:Salut les gens !
...
Demande à ton père au lieu de surveille ton look par exemple.
D'abord, je ne suis pas un "gens". Cette expression, dite "vieillie" et "familière" dans le dictionnaire, résonne comme une incommensurable vulgarité à travers toute ma sensible personne.
Par ailleurs, "Surveille ton look" a été jouée.
Ceci dit, merci pour ton retour nocturne sur ce concert, monsieur Bouk ! Au plaisir de te croiser un de ces jours sur un concert dans le coing
"En invectivant le monde qui te tend les bras et succombe, parviendras-tu à vendre ton ombre ?"
15 octobre, "Veux pas y aller..."
Parce que je les ai déjà vus deux fois. Une fois, c'était bien... à Montfavet-Avignon. Une fois, c'était moyen... à Clisson-Hellfest.
Pis les copains ont dit qu'ils étaient un peu mollassons cet hiver, pis il fait froid, pis j'ai vu beaucoup de concerts cette année, pis il y en aura encore plein l'an prochain.
Donc "veux pas y aller".
15 décembre, je me pèle dans la file d'attente de l'Étoile, salle ô combien recommandable de Châteaurenard.
On entre alors que la première partie a commencé son numéro. David Sparte, élégant jeune homme, déroule son funk sympathique mais décalé devant un parterre de jeunes et vieux, parfois très vieux, hardos. Bon, David est le fils de Nono Krief (et de la Speed Queen Martine "Stevie" Himburg), il faut donc le "supporter", comme naguère la fille de Steve Harris, le fils de Dickinson, celui de Whitford ou de Dirkschneider. À la différence notable que ces derniers creusent la même veine hard-rockeuse de leurs géniteurs, tandis que le David s'en éloigne sensiblement. Bref, "supportons"... mais quand même pas jusqu'à donner des sous au financement participatif qu'il vient de lancer, j'ai déjà donné pour le Raimesfest (non, c'est pas vrai).
C'est dans cet état d'esprit bougon que je vois/entends les Trust arriver sur scène. Et là... "Bam !" comme dirait Chonchon, tous les voyants passent au vert, bonheur intense ! Parce que Bernie en pleine forme, ça le fait ! La voix est puissante, "L'Archange" est un très bon titre d'intro et son successeur "Marche ou Crève" me fait décoller. Le son est top, le public excellent. Whaaaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!
Et puis, et puis... Trust retombe dans ses travers... En résumé, Bernie est imbuvable, se moque méchamment des gens assis, insulte les spectateurs qui essaient de répondre à ses blablas, se fait encore remballer, répond, menace de s'allonger dix minutes et de ne rien faire s'il le veut, parce que c'est lui qui décide et patati et patata, puis finit par enchaîner parce que ce soir, il n'aura pas le dernier mot à cause, je cite du "crétin" qui ne lâche pas l'affaire et de ces "gens du sud qui veulent toujours parler bla-bla-bla"... C'est long, c'est con, c'est gonflant, même si c'est moins long qu'en mars dernier, ça reste pareillement con et gonflant. Ce mec a un talent unique et un don exceptionnel, il aurait pu être le frontman français ultime, mais... pfff... Bernie, quoi...
Passons à Nono, merveilleux guitariste, le seul guitar-hero français, mais lui aussi ce soir, il en fait un petit peu trop dans la grimace inspirée... Et ces titres qui s'allongent, s'allongent de trucs inutiles qui cassent autant l'ambiance que le prêchi-prêcha de Bonvoisin. "On fait ce qu'on veut, si vous êtes pas contents, rentrez chez vous", il nous a prévenus le maître es-tolérance et certains semblent l'approuver, les mêmes qui s'extasient lorsque Monsieur Respect crache sa flotte sur ses musiciens parce que "AH AH il est génial Bernie !".
À part ça, Diop est inexistant ce soir, peut-être parce que je ne suis pas de son côté. Jacob tient sa place et le jeune batteur Dupuy fait plus que bien son job.
Et pourtant, ce concert aurait pu être géant, inoubliable, vu la qualité des titres et des interprêtes ! Le groupe ne la joue pas facile ce soir, et vend pas mal de nouveautés, ne s'attarde pas sur les "gold" qui semblent faire chier Bonvoisin. Les nouveaux titres sont sympas et passent bien le cap de la scène, "Démocrassie" me replonge dans une nostalgie acédécienne avant que Bernie n'en casse une fois de plus le rythme pour bavasser. La magie retombe comme mon envol sur les premiers titres, et même le passage reprenant "Go Down" et le salut à Malcolm ne me sortent pas de ma torpeur et de mon agacement... Je me casse sur le côté, laissant Yoda et sa protectrice aux avant-postes.
Petit moment lumineux à la fin cependant, quand Bernie - et oui ! - cite Dormesson - et oui !!! - et nous souhaite sincèrement de bonnes fêtes. Ça n'a l'air de rien, mais il avait l'air humain "Bob" en cet instant, tout simplement, pas empêtré dans ses habits peu seyants de provocateur sexagénaire.