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“Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Vos réactions et commentaires sur le dernier opus d'AC/DC
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“Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar H2ACDC.com » 19 Nov 2014, 10:26

Deux de nos émissaires ont eu l'opportunité d'écouter l'intégralité du nouvel album d'AC/DC, une seule fois, il y a quelques semaines.

Parce que chaque fan est différent, nous avons pris le parti de rédiger et de poster non pas une mais deux reviews, dans le but de vous témoigner un maximum de ressentis, aussi différents soient-ils (bien qu'il y ait au final un vrai consensus sur la vision globale).

H2-008, la review :


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Difficile exercice que celui de rédiger une review d’un album que l’on a écouté qu’une seule fois. En particulier pour moi qui ai généralement besoin de maturer un disque plusieurs années pour parvenir à m’en faire une idée à peu près définitive. C’est donc avec un sens du sacrifice exacerbé pour la communauté que j’accepte l’idée masochiste de laisser une trace de ce qui sera probablement la synthèse de ressentis biaisés dans quelques années.

Et puis, j’avoue l’erreur de rédiger ce compte rendu plusieurs semaines après l’écoute, c’est pour cela que je prends également le parti de vous donner un sentiment général sur l’album qui sera je pense plus pertinent qu’une review détaillée chanson par chanson, option me paraissant plus décousue.

Quelques mots d’abord sur les conditions. Une écoute sur un sound system que je n’ai pas identifié mais que je n’ai pas particulièrement apprécié et qui, je trouve, ne servait pas vraiment la production de l’album. Son un peu trop faible également pour moi car je fais partie de ceux qui pensent que pour bien saisir toutes les nuances de la musique d’AC/DC, il faut l’écouter fort. L’écoute se fait en présence d’une quinzaine de personnes. Il y a quelque chose d’assez impudique pour moi qui ai l’habitude de n’écouter la musique que seul.

Il y a quelque chose de très clair concernant Rock or Bust et qui, je pense, ne va pas faire débat: il s’agit d’un album contemporain. AC/DC n’a pas cherché à faire dans le vintage, le groupe est résolument dans son temps et sa musique avec. Alors, évidemment, il y a tous les marqueurs classiques qui font qu’un album d’AC/DC est un album d’AC/DC. Quand on pousse la porte d’entrée, on se sent chez soi, il y a la même odeur, les mêmes couleurs, mais le frigo - non content de toujours pouvoir donner l’heure… - est désormais de classe économique A++.

C’est assez paradoxal, parce que par moment, l’album ressemble à une coupe géologique de l’histoire du groupe tant on jurerait que certains riffs ont été ressortis des placards. Pour autant, l’album ne ressemble en aucun cas à un autre album du groupe mais s’inscrit clairement dans la continuité de Black Ice. En revanche, il est beaucoup moins aventureux d’un point de vu « arrangements » que son prédécesseur. ROB n’est pas prétentieux, est pratiquement composé que de mid-tempo et ce qui frappe surtout, c’est qu’il s’en dégage une ambiance très joviale du début à la fin.
La structure de la plupart des morceaux déroutera peut-être. Une intro, souvent assez créative, puis très rapidement la formule magique du groupe, avec, parfois, des morceaux s’essouflant. Pour ma part, il y a une erreur dans le choix de Brendan O’Brien à la production. Le groupe a proposé quelque chose d’intéressant, mais n’a pas reçu le coup de pied au cul qu’il méritait. Comme un élève un poil suffisant, qui sait qu’il va passer les doigts dans le nez mais qu’on a envie de secouer tellement on est certain de son potentiel.. Il manque souvent ce second souffle dans ROB, ce pont, ce break, cette explosion que l’on trouve par exemple dans Shoot To Thrill ou Shake a Leg, ces chansons qui, en leur milieu, reprennent une injection de dopamine. Et d’ailleurs, comme dans Black Ice, pas mal de chansons de ROB finissent en fade out, chose qui, à de rares (et pertinentes) exceptions dans la discographie d’AC/DC, n’arrivait pas avant Black Ice et donc, ROB.

En contrepartie, il y a une certaine richesse dans les compositions qui ont un côté assez novateur. A cet égard, j’ai personnellement trouvé que l’album était très empreint de la patte d’Angus. La grande majorité des riffs sont des riffs de lead guitar, pas des riffs Malcolmiens de "puissance " comme peuvent l’être If You Want Blood ou Burnin’ Alive (simples exemples). C’est la première fois, sur un album d’AC/DC, que je ressens une nette influence Zeppelienne, très marquée à mon humble avis sur deux titres en fin d’album. Impossible de ne pas non plus remarquer un clin d’oeil à peine dissimulé au Foxy Lady d’Hendrix dans l’intro de Sweet Candy. On sent qu’Angus s’est, malgré le contexte, bien fait plaisir sur cet album.

Et ce n’est pas le seul, car notre édenté bipolaire préféré n’est peut-être resté que dix jours aux Warehouse Studios, mais il n’en fallait pas plus pour marquer ROB de son empreinte tant le rythme y tient le premier rôle. Du début à la fin, l’album est bien balancé. Ca ronronne, ça fonctionne, on frôle parfois des rythmiques très Funky. ll y a quelque chose de très frais dans cet album qui réjouira probablement un nouveau public et une variété assez grande de sensibilités musicales. Les anciens et les die-hard fans iront, eux, y piocher des licks inspirés d’Angus et discuteront des heures pour savoir quelle est l’influence de leur idole sur tel ou tel morceau? Une chose est sûre, ROB est un album qui va de l'avant, probablement bien plus complexe que ce qu'une première écoute peut révéler (Angus habille l'album de multitudes de petites touches, intros, outros etc..qui raviront les guitaristes), condensé et efficace et se classe d'ores et déjà au dessus de son prédécesseur.

Un dernier mot tout de même sur Stevie. Ca ne reste qu’une unique écoute de l’album à ce stade, mais rien ne m’a décontenancé, rien ne m’a choqué, rien ne m’a perdu. J’ai, pendant l’écoute, oublié le contexte et c’est probablement le plus beau compliment qu’on puisse lui faire.

Plutôt que de battre un fer froid, j’ai trouvé amusant de vous livrer mes annotations, à chaud, lors de l’écoute de l’album. C’est évidemment griffonné à l’arrache, mais les plus curieux y trouveront des influences et quelques réactions à chaud (j’écris particulièrement mal donc je taperai au clavier à vos demandes si vous n’arrivez pas à lire)

PS: l’album finit en fade out..


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H2-009, la review :

L’écoute de l’album est programmée la veille de notre rencontre avec le groupe. Une quinzaine de personnes présentes dans une ambiance assez feutrée, avant même que ne résonne la première note. Cet exercice est assez amusant et déconcertant, car tout au long de l’écoute on scrute le visage de l’un ou de l’autre, attendant une réaction, un geste marquant le contentement ou un esprit plus dubitatif. Et ce signal ne vient pas toujours, vivre la musique reste bien une expérience personnelle.

La playlist nous est remise et l’écoute débute avec Rock or Bust et de Play Ball, les deux premiers morceaux, qui sonnent comme une demi-découverte, qui n’en demeure pas moins exaltante. AC/DC is back, à défaut de n’être jamais sorti de ma vie au demeurant. Deux morceaux carrés, efficaces, et plutôt jouissifs. On reconnait immédiatement la pate d’Angus et de Phil, que nul doute ne soit possible sur la participation de ce dernier à l’enregistrement de l’album : ça cogne (très) fort et juste.

L’aventure commence pleinement au 3e morceau, et je souhaite volontairement rester dans un ressenti général, pour ne pas trop en dire et que vous gardiez intacte votre curiosité pour début décembre.

La grande majorité des riffs comme le souligne très justement mon acolyte et ami sont des riffs de lead guitar, pas des riffs de Malcolm à la hache, en intro des morceaux ou en immédiat suivi du premier riff délivré par Angus. Cela n’enlève rien à la puissance de ROB, à sa cohérence et j’ose l’écrire, à son éclectisme. Oh soyons clair, et vous le savez, on a à faire ici comme depuis 40 ans à la magie AC/DC, à cette simplicité qui n’est jamais simple... Mais, comme selon moi Powerage et For Those sont des cousins éloignés sans pouvoir jamais nié la noble lignée AC/DC, on ressent sur ROB une vrai variété de tons, servie par une nette influence Led Zeppelin, indiscutable sur deux morceaux, d’Aerosmith et plus « classiquement » de ZZ TOP. Mais aussi de James Marshall Hendrix, hé oui, dont Angus rêvet l’habit sur l’intro de Sweet Candy.

Les solos sont globalement courts, mais inspirés et enlevés, et on ressent tout au long de l’album une réelle jubilation du groupe, en dépit du contexte lourd que constitue l’absence de Malcolm (sans parler de Phil Rudd à Vancouver, mais nous n’en savions rien à ce moment là). Stevie est parfait, et rempli admirablement son rôle. Brian est lui aussi irréprochable, son bonheur et son métier dans le sens le plus noble du terme transpirent dans chaque morceau. On notera aussi la basse incisive et valorisée de Cliff.

Alors ROB, ce nouvel album d’AC/DC en 2014, c’est quoi, cela rime à quoi ? D’abord, un album très solide, dont la concision est salvatrice, car elle condamne par avance le remplissage et les longueurs inutiles... Un zest d’audace supplémentaire aurait plus le rendre excellent, au détour d’un pont ou d’un break... L’album passe vite, et au terme d’une écoute, on a très très vite envie de l’écouter de nouveau, ce qui est plutôt bon signe. Juste retour de sa richesse et de la complexité des morceaux qui peut surprendre...

Ensuite, c’est la consécration d’un groupe en phase avec son temps. Non, ROB n’est pas et ne sera jamais Powerage ou Back in Black, c’est un album des années 2000, à dominante mid-tempo parfaitement assumée, et AC/DC utilise ici de nouveau la / les formule(s) éprouvées sur Black Ice, avec le même bonheur, sans oublier ici ou là certains souvenirs des années 88 ou 90 (mais chut...).

Et enfin, et je l’ai déjà écrit ici-même, Rock or Bust, c'est aussi l'album du courage et de l’abnégation, d'un groupe et d'un homme en particulier, Angus Young, dont le toucher et la sensibilité sont omniprésents.
Ce nouvel opus, c'est le respect d'une parole donnée, reflet de la volonté de Malcolm de voir AC/DC, l'œuvre de sa vie, continuer à jouer de la musique, sur disque et demain sur les scènes au quatre coins du globe. On le sait aujourd'hui, Angus l'ayant avoué, l'enregistrement à Vancouver n'a pas été une partie de tout repos, il a fallu composer avec un Phil Rudd en proie à ses démons et avec l'absence si rude de Malcolm, après 40 ans de présence si discrète et néanmoins nodale.

A cette période tourmentée, à cette annus horribilis même, va succéder celle de la musique et d'un bon album d'AC/DC. D’un groupe fidèle à sa musique et fidèle à lui-même, comme l’a souligné très dernièrement Slash. Un immense groupe, dont Rock or Bust contribue sans faiblir, à la légende.

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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar Fanch » 19 Nov 2014, 10:53

Merci pour le compte rendu fort alléchant.
L'attente s'annonce encore plus longue ...
:wink:
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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar Blue » 19 Nov 2014, 11:00

H2ACDC.com a écrit:[b] mais n’a pas reçu le coup de pied au cul qu’il méritait. Comme un élève un poil suffisant, qui sait qu’il va passer les doigts dans le nez mais qu’on a envie de secouer tellement on est certain de son potentiel..

Belle métaphore, adaptée, et qui dit plein de choses que je peux comprendre, et regretter.

H2ACDC.com a écrit:[b] Il manque souvent ce second souffle dans ROB, ce pont, ce break, cette explosion que l’on trouve par exemple dans Shoot To Thrill

"Content" de lire ca, notamment sur ROB le titre, c'est Le Truc qui manque..., un break. Et content que vous citiez celui de "Shoot to thrill" en exemple qui pour moi un juste un eclair de génie dans ce titre, et le truc qui fait que j'ai toujours plaisir a l'entendre.

Rien sur la Voix de Brian? Des deux titres ecoutés c'est la première fois pour moi ou j'arrive a "m'y faire", et à l'accepter sans trop me forcer, en première écoute. Je me plais donc à esperer que cela sera peut-être, pour moi, la bonne surprise de cet album me concernant.

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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar Bon&Brian » 19 Nov 2014, 11:35

Excellente review, très belle prose. C'est bien écrit, et globalement positif. Je retiendrai deux infos : un album qui va de l'avant, et l'importance de Phil sur cet opus. Je conserve encore un enorme espoir de l'avoir en tournée en 2015.
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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar TheRazorsEdge » 19 Nov 2014, 12:13

Oh oui oh oui !! J etaye mon poste après lecture mais merci d avance
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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar acdc97480 » 19 Nov 2014, 12:31

Bonjour,
Félicitations !
D'une part pour l'écoute privilégiée du disque et, d'autre part, pour la qualité (sujet+verbe+complément+aurtograffe) de la narration sur cette review 008.
Mais qui étaient les 2 émissaires en question ?.. Mystère 8)
(Ca sent l'avatar de la petite voiture de DDDDC je pense :mrgreen:)
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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar gugusyoung » 19 Nov 2014, 12:42

Une review terrible en mise en bouche de l'album, comment voulez vous qu'on supporte l'attente après ça !

je m'incline respectueusement d'appréciation
Judge Dan a écrit: Moi je veux du riff et de la voix qui braille la haine et prêche la guerre, pas du gratouillis de cordes molles et des complaintes geignardes de fainéants
/Il faut que ce genre musical retrouve un peu son odeur de soufre.

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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar Scottux » 19 Nov 2014, 12:48

Merci pour cette review.

Qu'est ce qu'il est long ce maudit mois de novembre, mais qu'est ce qu'il est long !!!

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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar Garbage Man » 19 Nov 2014, 13:50

Merci pour le compte rendu.

Je retiendrai surtout ce passage:

condensé et efficace et se classe d'ores et déjà au dessus de son prédécesseur


Et sincèrement j'ai hâte d'être le 1er décembre :/:

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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar Starsherif » 19 Nov 2014, 14:07

Merci, merci, merci ! Vous êtes des seigneurs ! Total respect. :/:

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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar soundroots » 19 Nov 2014, 14:27

condensé et efficace et se classe d'ores et déjà au dessus de son prédécesseur


Je retiens ceci , mais aussi " il y a une erreur dans le choix de Brendan O'Brien à la production.." , et ce n'est pas que pour ta part mais aussi la mienne et ce depuis longtemps. O'Brien et Mallet ne sont vraiment pas ce qui a pu arriver de mieux à ce groupe.

Bon après , merci pour cet avant goût, et félicitations aussi , c'est sympa d'avoir un point de vue , vivement le suivant, vivement l'album ,vivement la tournée , vivement l'album qui viendra après..... :mrgreen:
"Float like a butterfly, sting like a bee" / " THE SOUNDROOTS , c'est pas du you tube à la con....." blackice.

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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar H2ACDC.com » 19 Nov 2014, 16:18

H2-009, la review :

L’écoute de l’album est programmée la veille de notre rencontre avec le groupe. Une quinzaine de personnes présentes dans une ambiance assez feutrée, avant même que ne résonne la première note. Cet exercice est assez amusant et déconcertant, car tout au long de l’écoute on scrute le visage de l’un ou de l’autre, attendant une réaction, un geste marquant le contentement ou un esprit plus dubitatif. Et ce signal ne vient pas toujours, vivre la musique reste bien une expérience personnelle.

La playlist nous est remise et l’écoute débute avec Rock or Bust et de Play Ball, les deux premiers morceaux, qui sonnent comme une demi-découverte, qui n’en demeure pas moins exaltante. AC/DC is back, à défaut de n’être jamais sorti de ma vie au demeurant. Deux morceaux carrés, efficaces, et plutôt jouissifs. On reconnait immédiatement la pate d’Angus et de Phil, que nul doute ne soit possible sur la participation de ce dernier à l’enregistrement de l’album : ça cogne (très) fort et juste.

L’aventure commence pleinement au 3e morceau, et je souhaite volontairement rester dans un ressenti général, pour ne pas trop en dire et que vous gardiez intacte votre curiosité pour début décembre.

La grande majorité des riffs comme le souligne très justement mon acolyte et ami sont des riffs de lead guitar, pas des riffs de Malcolm à la hache, en intro des morceaux ou en immédiat relai du premier riff délivré par Angus. Cela n’enlève rien à la puissance de ROB, à sa cohérence et j’ose l’écrire, à son éclectisme. Oh soyons clair, et vous le savez, on a à faire ici comme depuis 40 ans à la magie AC/DC, à cette simplicité qui n’est jamais simple... Mais, comme selon moi Powerage et For Those sont des cousins éloignés sans pouvoir jamais nié la noble lignée AC/DC, on ressent sur ROB une vrai variété de tons, servie par une nette influence Led Zeppelin, indiscutable sur deux morceaux, d’Aerosmith et plus « classiquement » de ZZ TOP. Mais aussi de James Marshall Hendrix, hé oui, dont Angus revêt l’habit sur l’intro de Sweet Candy.

Les solos sont globalement courts (sauf un, en deux temps), mais inspirés et enlevés, et on ressent tout au long de l’album une réelle jubilation du groupe, en dépit du contexte lourd que constitue l’absence de Malcolm (sans parler de Phil Rudd à Vancouver, mais nous n’en savions rien à ce moment là). Stevie est parfait, et rempli admirablement son rôle. Brian est lui aussi irréprochable, son bonheur et son métier dans le sens le plus noble du terme transpirent dans chaque morceau. On notera aussi la basse incisive et valorisée de Cliff.

Alors ROB, ce nouvel album d’AC/DC en 2014, c’est quoi, cela rime à quoi ? D’abord, un album très solide, dont la concision est salvatrice, car elle condamne par avance le remplissage et les longueurs inutiles... Un zeste d’audace supplémentaire aurait plus le rendre excellent, au détour d’un pont ou d’un break... L’album passe vite, et au terme d’une écoute, on a très très vite envie de l’écouter de nouveau, ce qui est plutôt bon signe. Juste retour de sa richesse et de la complexité des morceaux qui peut parfois surprendre...

Ensuite, c’est la consécration d’un groupe en phase avec son temps. Non, ROB n’est pas et ne sera jamais Powerage ou Back in Black, c’est un album des années 2000, à dominante mid-tempo parfaitement assumée, et AC/DC utilise ici de nouveau la / les formule(s) éprouvées sur Black Ice, avec le même bonheur, sans oublier ici ou là certains souvenirs des années 88 ou 90 (mais chut...).

Et enfin, et je l’ai déjà écrit ici-même, Rock or Bust, c'est aussi l'album du courage et de l’abnégation, d'un groupe et d'un homme en particulier, Angus Young, dont le toucher et la sensibilité sont omniprésents.
Ce nouvel opus, c'est le respect d'une parole donnée, reflet de la volonté de Malcolm de voir AC/DC, l'œuvre de sa vie, continuer à jouer de la musique, sur disque et demain sur les scènes au quatre coins du globe. On le sait aujourd'hui, Angus l'ayant avoué, l'enregistrement à Vancouver n'a pas été une partie de tout repos, il a fallu composer avec un Phil Rudd en proie à ses démons et avec l'absence si rude de Malcolm, après 40 ans de présence si discrète et néanmoins nodale.

A cette période tourmentée, à cette annus horribilis même, va succéder celle de la musique et d'un bon album d'AC/DC. D’un groupe fidèle à sa musique et fidèle à lui-même, comme l’a souligné très dernièrement Slash. Un immense groupe, dont Rock or Bust contribue, sans faiblir, à la légende.

acdc97480
 
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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar acdc97480 » 19 Nov 2014, 16:26

Merci pour ce moment... de lecture !

Edit : ladite petite voiture vaut une mustang 1969 :wink:
"... ça vous coûte tant que ça d'écrire les noms de groupes ainsi que leur morceaux en entier ?" © Soundroots

mattsg
 
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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar mattsg » 19 Nov 2014, 16:32

Merci pour les reviews :D

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Ballbreaker73
 
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Re: “Rock or Bust” - review d'Highwaytoacdc.com

Messagepar Ballbreaker73 » 19 Nov 2014, 17:36

H2ACDC.com a écrit:Pour ma part, il y a une erreur dans le choix de Brendan O’Brien à la production. Le groupe a proposé quelque chose d’intéressant, mais n’a pas reçu le coup de pied au cul qu’il méritait.


C'est devenu sa marque de fabrique de flinguer la prod' des groupes avec qui il a bossé ces dernières années. :x
AC/DC Fashion Tip : ignore it.
Get it right - then never change. Invent a logo, wear the same clothes, and make the same album ad infinitum.
By never being in, you'll, perversely, never be out.

Paix & Amour.

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