Là ou SUL m'avait laissé un étrange goût d'amertume à la première écoute, cet album là m'a étonnamment provoqué un sourire jusqu'au oreilles, et m'a fait briller les yeux comme un gamin. S'il est aussi vrai que j'aime AC/DC que le fait que je n'aime pas la POP, je me suis quand même posé cette question : entre les compositions et le mixe de l'album, un AC/DC un brin plus pop pénètre mon esprit : Est-ce que j'aime cet album parce que c'est AC/DC, ou alors parce que cet album est un putain d'album ?
Après plusieurs écoutes approfondies, il ne fait nulle doute que c'est un putain d'album.
Tout d'abord, les mixe de l'album est techniquement excellent ! Si je reproche de nombreux choix artistique - comme la mise en avant de la charley de Phil -, tout est parfaitement à sa place et ne souffre d'être caché par un autre instrument ou même la voix. Même lors des passages à 3 ou 4 guitares + chant, on peut se surprendre à bien entendre chaque partie... Bref, si le fait de salir le son de quelques parties guitares est, je trouve, abusé, on a ici affaire à un très bon travail de mixage...
Passé ce point qui a été, pour moi, le premier à me sauter aux oreilles, on en arrive aux compositions. Comme je le craignais lors de l'écoute du 1er Single R'N'R Train, nous sommes bien dans un style légèrement différent, et surtout, on retrouve énormément de sonorités de l'époque Blow Up Your Video. Et s'il est évident que BUYV était totalement desservi par la production, ici on peut se contenter de ce qui est proposé : et l'on ne fait pas que s'en contenter.
Il est un point assez étonnant, c'est l'échelle découte. Qu'est-ce que ceci ? C'est le niveau d'attention qu'on apporte à cet album, et ici les trois échelles disponibles sont parfaitement gérées par les Boyz :
La première : L'écoute globale de l'album
Sans entrer dans le détail, morceau par morceau, on est bien sur un pur produit AC/DC : Des guitares fortes, une rythmique carrée, une voix haut perchée. Juste quelques passages sonnent un peu différent, plus pop. Mais SUL avait bien ce côté Jazzy, Ballbreaker ce côté Boogieman, The Razor's Edge ce côté Pervers malsain. Bref, chaque album du groupe développe un peu sa propre personnalité. Une chose est certaine, on sent bien Brian avoir une main mise cet album. Il n'a pas les pleins pouvoirs, mais se fait plaisir.
La deuxième : L'écoute morceau par morceau
Si je ne m'étendrais pas ici quant à mon avis pour chacun des morceaux, il est évident que cette écoute là ne peut que nous troubler. Les boyz emploient des structures jamais abordées, des styles aussi différents qu'inexistant dans leur vocabulaire auparavant et des sonorités encore inconnues par nos oreilles de fans.
Plus j'écoute cet album, et plus je me dis que les boyz ont eu à cœur de corriger quelques une de leur phrases passées : celles dans les quelles les boyz affichaient un dédain certain envers toute autre forme de musique que la leur. Pour moi, il y a des citations ou des clins d'oeil qui ne trompent pas. On ne parle pas ici de manque d'inspiration ou de plagia, mais bel et bien de désir de faire signer un peu leur environnement musical en bas des composition du groupe, à l'image de ce Stormy MayDay possédant un citation de Breakfast in Bed de Deep Purple. L'histoire viendra peut être me faire mentir, mais on ne me l'enlèvera pas de l'idée...
C'est aussi cette écoute qui nous fait penser un maximum à ce qu'aurait pu être BUYV, car il y a des titres qui doivent dormir dans un coin de la tête depuis cette période, ce n'est pas possible d'être aussi proche de cet album que ça !
La troisième : l'écoute précise par instrument
AC/DC ne nous avait que peu habituer à cela : des parties à 4 guitares, un jeu au bottleneck, des fade out à la fin des morceaux, des effets sur les voix, des mises en avant avec un gros travail de chœurs, ...
C'est tout simplement bluffant, les Boyz développent du jeu comme jamais, et s'amuse à explorer d'autres domaines de leurs instruments jusqu'à nous étonner. Si le jeu est encore un peu emprunté et emprunt de la formule miracle de la Young connexion, cela donne un mélange détonnant qu'il est appréciable d'écouter ! Black Ice qui apparaît comme un morceau typiquement AC/DC, voit un développement constant durable quant à ses appuis rythmiques, Rock n roll dream développe un ballade comme AC/DC n'en a jamais fait, mais ne peut s'empêcher de sonner AC/DC. Il est assez intéressant pour un musicien de se pencher sur le travail effectué par chacun des boyz afin de se rendre compte des choix et évolutions qu'on fait chacun dans cet album... Pour une oreille avertie mais non musicienne, il suffira de jouer au jeu des ressemblance, et à celui des sept erreurs : la vérité est bluffante...
Vous l'aurez compris : je suis plus que satisfait par cet album. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser à ce que celui-ci auraient été dans les années 80, quand Brian pouvait encore monter et monter encore. Si Brian avait posé sa voix comme cela tout en poussant aussi haut qu'à l'époque, le mélange aurait été à coup sur explosif...
JE me suis même surpris à pousser la chansonnette à la mode For Those About To Rock : inutile de vous dire que malgré ma voix de jeune pucelle en rut, les perspectives euent étées intéressantes...
Chips